Covid-19 : comment la pandémie évolue-t-elle dans le monde?

L’OMS a alerté mercredi sur un nombre record de nouveaux cas de contamination dans le monde. Mais à l’exception de quelques pays où l’évolution de l’épidémie reste inquiétante, la tendance est à l’amélioration. Explications.

Des mauvaises nouvelles sur le front de la pandémie de Covid-19? L’Organisation mondiale de la Santé s’est alarmée mercredi d’un nombre record de nouveaux cas de contamination dans le monde en une journée, depuis le début de la pandémie. Ce sont 106.000 cas qui ont été déclarés auprès de l’OMS pour la journée du 19 mai, a rapporté le directeur général de l’agence onusienne, Tedros Adhanom Ghebreyesus. Le nombre de cas confirmés a dépassé la barre des 5 millions de personnes, jeudi.

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Pourtant, l’épidémie est bien, au niveau mondial, dans une phase de décélération. Avec là aussi un record : la hausse du nombre de nouveaux cas quotidiens est désormais de moins de 2%, son niveau le plus bas. Est-ce contradictoire avec les chiffres de l’OMS? En fait, non. Voici un état des lieux de la situation dans le monde.

En réalité, il n’est pas anormal d’observer à la fois un nombre record de nouvelles contaminations et une décélération de la pandémie. En parlant de nouveaux cas d’infections quotidiennes (en tout cas, celles qui sont rapportées quotidiennement par les autorités nationales), l’OMS donne un chiffre en volume. Mais celui-ci continue de progresser aussi parce que le nombre total de personnes contaminées – et qui peuvent donc à leur tour contaminer d’autres personnes – est chaque jour plus important. De la même façon, le nombre de nouveaux cas en proportion peut baisser car cette évolution se fait à chaque fois sur ce volume de plus en plus grand. 

Les chiffres de l’université Johns-Hopkins aux Etats-Unis, qui fait référence depuis le début de la crise, le montrent bien. Mercredi, le site a recensé 99.000 nouveaux cas de contamination, soit un peu moins que l’OMS mardi – les bilans peuvent varier en fonction des données remontées et de l’heure à laquelle ils sont faits. Il s’agit effectivement de l’une des plus fortes augmentations depuis le début de la crise, mais ce chiffre se maintient en fait à des hauts niveaux depuis le 1er avril, avec entre 70.000 et 100.000 nouveaux cas recensés chaque jour. Et ce, alors même qu’il n’y avait qu’un million de contaminations comptabilisées dans le monde début avril, soit cinq fois moins qu’aujourd’hui. Au final, avec cette augmentation régulière et non-exponentielle, la pandémie est bien en train de ralentir, comme le montrent ces infographies.

Il faut rappeler que ces chiffres ne correspondent pas au nombre réel de malades du Covid-19 dans le monde, mais bien au nombre de cas diagnostiqués depuis le début de la pandémie ; aucun pays ne testant l’ensemble de sa population et certains d’entre eux ne le faisant que pour les personnes hospitalisées. Le nombre de cas confirmés d’un pays peut également évoluer dans le temps en raison de sa capacité de dépistage, plus importante, indépendamment de la situation épidémique réelle.

S’agissant des décès, la tendance à la baisse se vérifie également, avec plus de 4.000 décès désormais recensés en moyenne quotidiennement, moitié moins que le « pic » constaté de 8.000 morts recensés il y a tout juste un mois. Là aussi, le taux évolue moins fortement qu’avant : le nombre de décès quotidiens augmente désormais de 1,3%, contre 13% à la fin du mois de mars. Comme pour les contaminations, ce bilan des décès reste sans doute sous-estimé en raison de décomptes partiels dans certains Etats – qui ne communiquent que les décès à l’hôpital par exemple – ou de chiffres officiels contestés (en Chine, Russie ou en Iran par exemple).

Un peu partout dans le monde, les données actuelles sur le nombre de contaminations sont sans commune mesure avec ceux des semaines précédentes. C’est particulièrement vrai en Europe, dans les principaux Etats touchés par le virus. Selon le site de Johns Hopkins, le nombre de nouveaux cas quotidiens au Royaume-Uni reste élevé mais est tombé sous les 3.000, contre 4.000 à 6.000 le mois dernier. En Italie, en France ou en Espagne, ce chiffre ne dépasse plus le millier.

La suite dira si le déconfinement des uns et des autres, encore récent, fera remonter les contaminations. Mais les Etats qui ont été parmi les premiers à lever les restrictions, en avril, comme l’Autriche ou le Danemark, n’ont pas connu pour l’heure de flambée. Ce qui n’empêche pas d’observer parfois quelques hausses, comme en Allemagne ou, pour ce qui est de l’Asie, au Japon ou en Corée du Sud. La Chine, elle, n’affiche plus que quelques contaminations par jour après une légère reprise en avril.

La liste des Etats les plus touchés par la pandémie, en nombre de cas et en décès, selon le décompte de l’université Johns Hopkins jeudi après-midi.

La liste des Etats les plus touchés par la pandémie, en nombre de cas et en décès, selon le décompte de l’université Johns Hopkins jeudi après-midi.

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Les feux ne sont pas au vert partout et quelques pays continuent de connaître une situation préoccupante. Une poignée d’entre eux tirent en fait le bilan des contaminations et des décès à la hausse. L’OMS l’a d’ailleurs précisé mercredi, en indiquant que les « deux tiers » des nouveaux cas enregistrés le 19 mai sont issus de quatre Etats. Il s’agit des Etats-Unis, de la Russie, du Brésil et de l’Inde.

A un niveau qui reste encore moindre, d’autres pays inquiètent. Dans le Golfe, la courbe de l’Arabie Saoudite ne fait que progresser. C’est également le cas pour l’Iran, qui connaît depuis le début du mois une deuxième vague de contaminations presque aussi importante que celle de mars. Enfin, au-delà du Brésil, l’Amérique latine est devenu la région du monde avec le plus de nouveaux cas journaliers. Des Etats comme le Mexique, le Pérou ou le Chili enregistrent des taux élevés.

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