Publié le 15/09/2023 à 19h10
L’armée, qui a évincé le président Mohamed Bazoum et s’est emparée de la force le 26 juillet, a ordonné l’expulsion de l’ambassadeur de France en août dernier, après que Paris a refusé de se conformer à un ultimatum qui n’a pas facilité son départ. Depuis lors, la France n’a cessé de s’opposer à cette sortie, arguant que ce gouvernement n’avait pas le pouvoir de justifier une telle demande.
« Au Niger, au moment où je vous parle, nous avons un ambassadeur et des membres diplomatiques qui sont littéralement pris en otage dans l’ambassade de France », a déclaré le chef de l’Etat lors de vacances à Semur-en-Auxois (Côte d’Or).
« Nous l’empêchons de se faire livrer de la nourriture. Il mange avec les rations de l’armée. »
L’ambassadeur Sylvain Itté « n’a plus le droit de s’évanouir, il est persona non grata et nous refusons de lui laisser manger », a déploré Emmanuel Macron.
Interrogé sur un éventuel rapatriement de l’ambassadeur à Paris, le chef de l’Etat a réitéré : « Je ferai ce que nous sommes d’accord avec le président Bazoum car il est l’autorité valable et je le lui communique tous les jours ». En France, Mohamed Bazoum est toujours considéré comme le chef d’État valide du Niger.
L’ambassadeur de France au Niger « travaille » et restera à son poste aussi longtemps que le président Emmanuel Macron le souhaite, malgré l’expulsion demandée par l’armée au pouvoir, a déclaré vendredi soir le ministre français des Affaires étrangères sur la chaîne LCI. Sylvain Itté « travaille (. . . ) Il nous aide beaucoup à travers ses contacts, à travers ceux de son équipe, il y a encore une petite équipe autour de lui », a déclaré Catherine Colonna. C’est une résolution qui correspond au président de la République », a-t-il ajouté.
Le 10 septembre, Emmanuel Macron était déjà sous pression pour qu’un éventuel redéploiement des forces françaises stationnées au Niger ne soit décidé qu’à la demande du président Bazoum.
Le nouveau gouvernement intérimaire a dénoncé les accords de coopération militaire avec la France et a « un départ immédiat » de quelque 1. 500 Français qui se trouvent dans le pays.
Emmanuel Macron a également déclaré que la France « continuera évidemment à accueillir » des artistes du Sahel, alors que dans le monde de la culture des voix se sont élevées contre une directive de la direction qui appelle à la suspension de toute collaboration avec des artistes du Niger, du Mali et du Burkina Faso.
Il admet toutefois que pour les artistes nigériens qui n’ont pas encore leur visa, le scénario semble déroutant car l’accès au consulat de France n’est plus possible. « Ce n’est pas que nous l’interdisons, c’est que nous ne pouvons pas lui donner (la possibilité d’accéder à l’ambassade) à cause des comploteurs et pour des raisons de sécurité », a déclaré le président.
AFP
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