Mashregh News est un journal d’information en ligne réputé proche des Gardiens de la révolution islamique, le bras armé du régime iranien. Dans un article mis en ligne dans la nuit du 9 au 10 janvier 2025, ce média affirme que le ressortissant suisse retrouvé mort dans sa cellule s’est suicidé avec une méthodologie enseignée par les services secrets. Aucune autre précision n’est donnée. L’Iran a assuré à la Suisse être en mesure de prouver qu’il s’est ôté la vie. La Confédération a envoyé une équipe sur place.
Mashregh News fournit également son édition de l’arrestation : « Ce citoyen suisse a été arrêté grâce aux services de renseignement du Corps des gardiens de la révolution islamique alors qu’il collectait des données et prélevait des échantillons de sol dans le désert. »
>> Lire aussi : Un Suisse accusé d’espionnage retrouvé mort en prison en Iran
Selon le même journal, l’homme opérait parallèlement à des frappes israéliennes sur le site militaire de Sharoud, visé le 26 octobre. Il aurait été arrêté à la même période, avec d’autres personnes.
Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a déclaré avoir signalé son arrestation le 10 décembre et affirmé que l’homme n’avait pas d’autre nationalité que la Suisse.
Le DFAE assure également qu’il ne travaillait pas pour la Confédération, services de renseignements compris. « C’est un ressortissant suisse d’une soixantaine d’années, qui avait un visa de tourisme, qui faisait du tourisme en Iran. Il a quitté la Suisse depuis longtemps, il résidait en Afrique australe avec une famille en Suisse », détaille Nicolas Bideau, chef de communication du Département fédéral des affaires étrangères, dans le 19h30 vendredi.
La Suisse « exige du gouvernement iranien des données détaillées sur les raisons de cette arrestation ainsi qu’une enquête complète sur les cas de ce décès », a écrit le Département fédéral des affaires étrangères dans un communiqué.
« Le rapatriement du corps en Suisse constitue également une priorité absolue et devrait avoir lieu dans les prochains jours », indique le DFAE, précisant qu' »à ce jour, aucun ressortissant suisse n’est détenu en Iran ».
La commission de politique étrangère du Conseil national se réunira en début de semaine prochaine pour demander des éclaircissements au gouvernement. Un membre de cette commission, le conseiller national des Verts genevois, Nicolas Walder, s’interroge : pourquoi aucune donnée n’a-t-elle été fournie jusqu’à présent sur l’arrestation de ce citoyen suisse ? Il espère aujourd’hui que le gouvernement ne cédera pas sur la question, même s’il devra « embêter » le gouvernement iranien, a-t-il déclaré vendredi lors du Forum.
La province du Semnan, où est emprisonné le citoyen suisse, est une région très sensible. Il est connu pour abriter la principale base de libération de l’Iran. De là sont largués leurs satellites ainsi que leurs missiles.
La région est sous étroite surveillance. En octobre dernier, un tremblement de terre dans la province a suscité de nouvelles hypothèses sur le programme nucléaire. Certains y voient le résultat d’un premier contrôle clandestin, données démenties par le régime.
Sujet TV et texte web: Claude-Olivier Volluz, Pôle enquête
Sujet radio : Gabriela Cabré
Adaptation web : Julie Marty
Un Suisse tué en Iran arrêté pour espionnage du programme nucléaire de Téhéran
La Matinale
10 janvier 2025
Un ressortissant suisse est mort en Iran, selon la justice du pays
Forum
9 janvier 2025
Un ressortissant suisse tué dans une prison iranienne
19 h 30
9 janvier 2025