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Publié le 19/09/2023 à 16:51
Mis à jour le 19/09/2023 à 16:51
Le tout avec la participation annoncée d’Emmanuel Macron à la messe célébrée par le Pape ce samedi au Vélodrome de Marseille. Il provoque de vives plaintes de la gauche, qui dénonce une entrave à la laïcité. C’est dans ce contexte que le sénateur LR des Bouches-du-Rhône Stéphane Le Rudulier intervient le 18 septembre sur X (ex-Twitter) sur le sujet : « Messe du Pape à Marseille en présence du Président Macron. Pour sortir de toute polémique et hypocrisie, j’ai présenté à 34 sénateurs un projet de loi visant à consacrer les racines judéo-chrétiennes de la France. ». Quelques heures plus tard, le sénateur communiste des Hauts-de-Seine, Pierre Ouzoulias, répondait : « J’espère que le président n’assistera pas à cette messe, dans l’appel du précepte de laïcité, consubstantiel à notre République laïque et sociale. Je propose plutôt de constitutionnaliser l’article 2 de la loi de 1905 pour provoquer une séparation globale. »Les positions sur la question sont diamétralement opposées au sein de la chambre haute, que ce soit sur la présence du président à la messe du pape ou sur son département laïcisme.
Par conséquent, les sénateurs ne sont pas d’accord avec l’arrivée d’Emmanuel Macron à la messe du pape à Marseille. Pour LR Stéphane Le Rudulier, c’est trop polémique : « Il va falloir éviter l’hypocrisie, tous les présidents de la République sont le premier canon du Latran. Le fait que le président se rende à Marseille pour rencontrer le pape et participer à la messe ne me surprend pas du tout. Il va falloir ouvrir les yeux, l’arrivée du pape est une bonne nouvelle pour Marseille. « Cela fait cinq cents ans que cela s’est produit », a-t-il déclaré. « Et il n’est pas le premier président à assister à une messe du pape », affirme-t-il, faisant référence à la présence de Valéry Giscard d’Estaing à une messe de Jean-Paul II. En mai 1980, « à cette époque, cela n’avait pas causé autant de controverse ».
Le communiste Pierre Ouzoulias ne partage pas du tout l’avis du sénateur marseillais. Il explique à Publicsenat. fr : « Je suis agacé par la présence d’Emmanuel Macron à une messe, en sa qualité de président de la République. À la loi de 2004 sur les symboles pieux dans les écoles si vous allez à la messe en tant que président?Tout le monde a le sentiment qu’il y a deux poids, deux mesures : il y a des dérogations pour la religion non majoritaire, parce que la majorité sont des non-croyants, et pas pour les autres religions. »
Ces positions antagonistes découlent de visions contradictoires de la laïcité. Pour LR Stéphane Le Rudulier, la laïcité telle qu’expliquée par la loi de 1905, qui consacre la liberté de culte et la neutralité de l’État vis-à-vis d’eux et de leur financement, peut se combiner avec « l’expression culturelle plutôt qu’un culte » que constitue la présence d’Emmanuel Macron à une messe. « Notre pays a des racines judéo-chrétiennes, les Français ont un attachement particulier à cet héritage », affirme-t-il. En mai 2023, le sénateur a présenté un projet de loi qui fera référence aux « racines judéo-chrétiennes » de la France dans l’article 1 de la Constitution. « Cela est dû aux controverses récurrentes sur les crèches et le sapin de Noël dans les mairies », explique-t-il.
Pierre Ouzoulias, pour sa part, rejette catégoriquement l’utilisation de l’expression « racines judéo-chrétiennes de la France ». Le sénateur, qui est également archéologue, explique : « La France n’a des racines judéo-chrétiennes que depuis la Shoah. Les Juifs ont été persécutés pendant 2 000 ans et ont été expulsés au moins dix fois du royaume de France. La première mesure antisémite en France date du IVe siècle. L’expression me fait sursauter, parce que le christianisme occidental est basé sur l’exécration du Juif. »
Le sénateur communiste prône une laïcité qui n’est pas « imparfaite ». Elle regrette qu’il existe aujourd’hui des dérogations territoriales, comme le concordat d’Alsace-Moselle. « Je pense qu’aujourd’hui dans notre pays il y a une dérive néoconcordataire. Il y a une « continuité depuis 2018, une prétendue décharge politique sur cette question. Ce n’est intelligent ni pour la laïcité ni pour l’Église catholique », déplore le sénateur. Elle regrette notamment l’attitude d’Emmanuel Macron, lors de son discours devant la Conférence épiscopale de France. en 2018, où il a déclaré qu’il était obligatoire de « réparer le lien » entre l’Église et l’État, ou celui d’Edouard Philippe qui, dans son dernier e-book Des lieux qui ditent, affirme que la loi de 1905 « pourrait ne pas être en mesure de faire face à la spécificité de l’islam ».
Même au Sénat, la Chambre haute, une position de réflexion profonde et de compromis, la laïcité est donc une question qui divise. Pour Pierre Ouzoulias, c’est parce qu’il souffre aujourd’hui de ces dérogations territoriales et des « morsures » que le gouvernement de la loi de 1905 a subies au fil des ans, notamment en matière d’éducation personnelle. Il va falloir lui donner une définition plus précise dans la Constitution », explique le sénateur qui a présenté un projet de loi en novembre 2022 pour inscrire dans la Constitution la non-subvention des religions par l’État.
Pour Stéphane Le Rudulier, ces débats animés autour de la laïcité sont dus à l’évolution de la société. Il dénonce « certains responsables politiques, d’extrême gauche, qui instrumentalisent cette perception de la laïcité pour en faire une lutte politique électorale, pour affronter d’autres qui s’y opposent. « La droite prétend être un excellent défenseur de la laïcité par rapport à la gauche, alors que le temps et les deux fois je propose des amendements pour supprimer le concordat, par exemple, Ils votent contre. Elle défend la laïcité lorsqu’elle vise une religion spécifique », dénonce Pierre Ouzoulias. La droite et la gauche sont-elles inconciliables sur cette question ? » C’est une question qui divise la droite. et c’est la gauche, mais il faudra en discuter, c’est ce qui fait évoluer le débat », estime Stéphane Le Rudulier.
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