Votre compte n’a pas encore été validé. Pour bénéficier de tous les services Telegram, pour valider votre email, traitez l’email que nous vous envoyons.
Son compte n’a pas encore été validé. Pour obtenir des avantages de tous les services Telegram, pour valider votre e-mail, traitez l’e-mail que nous envoyons.
« Annus horribilis » : cette expression décrit parfaitement les 12 derniers mois du chef de l’Etat, coincé dans la plus grave impasse politique de ces dernières décennies. Une année de records peu enviables : un gouvernement démissionnaire pour 51 jours, puis le bail éphémère maximum à Matignon de la Ve République pour Michel Barnier, renversé par l’Assemblée nationale une censure inédite depuis 1962. Et l’arrivée juste avant Noël du gouvernement de son Premier allié, le centriste François Bayrou, est loin de résoudre la crise.
Face à cette dépression, Emmanuel Macron, tout dur et protagoniste de tout depuis son arrivée à l’Elysée en 2017, a été réduit parfois à un rôle figuratif. « C’est une pièce dont le président n’est ni un metteur en scène ni un acteur », soupire un conseiller alors qu’il s’associe à gauche et à droite pour renverser le gouvernement Barnier. Or, cet ouvrage, il en est l’auteur.
Pour ses opposants comme pour l’essentiel de ses soutiens, cette crise a été déclenchée par sa dissolution de l’Assemblée nationale. Une annonce qui a fait l’effet d’une bombe le 9 juin, au soir d’élections européennes largement remportées par l’extrême droite.
La regrette-t-il aujourd’hui ? « Inéluctable et nécessaire, cette décision n’a pas été comprise, et c’est ma responsabilité », a-t-il fini par lâcher devant les Français. On a connu mea culpa plus explicite.
Édouard Philippe, qui, « toujours, l’idée que c’est une mauvaise décision », suggère-t-il avec un sourire qui venait d’Emmanuel Macron, peu visant le repentir, c’est toujours le cas. « Je connais le président, dans la façon dont il a dû dire (. . . ), j’ai compris qu’il a fait le premier pas pour l’admettre », a déclaré son ancien ministre des Cousins.
Car depuis que le chef de l’État a chamboulé la vie institutionnelle du pays, ce sont les profondeurs de la psyché présidentielle que son propre camp cherche à sonder pour percer les ressorts de son choix.
A partir du 10 juin, il devra répondre à tous qu’il est « fou » d’avoir provoqué un tel tremblement de terre. « Pour moi, c’est un mystère, cet oxymore entre cette merveilleuse intelligence et cette principale erreur politique qu’est la dissolution », résume, presque désabusé, l’un des premiers amis du président.
2024, cette « récolte » louée avec une touche de grandiosence d’Emmanuel Macron, avait néanmoins d’autres auspices. Dans ses souhaits, il a promis une «année de détermination, de choix, de régénération et d’espoir». Et une année de «fierté française».
Fierté pour les JO de Paris, ouverts par une cérémonie osée et spectaculaire sur la Seine qui a marqué les téléspectateurs du monde entier. Et fierté pour la réouverture de Notre-Dame de Paris, brûlée et reconstruite en cinq ans envers et contre tout. Des paris fous… et réussis, alors que beaucoup les pensaient intenables.
Des parenthèses enchantées, aussi, mais qui se sont aussitôt refermées sans redonner des couleurs dans l’opinion à un chef de l’État dont la cote de popularité est au plus bas.
Autre maître-mot de ce mois de janvier 2024 : le « réarmement de la Nation », que promet Emmanuel Macron dans ses vœux, puis lors d’une grande conférence de presse, en prime time depuis la salle des fêtes de l’Élysée.
La formule vient de Jonathan Guémas, le stylo des discours présidentiels des cinq premiers an, revenons au palais en tant que conseiller en stratégie et en communication pour donner l’oxygène déjà à un mandat. Il est rejeté jusqu’à la satiété: aviron économique, industriel, étatique, civique, scientifique, agricole et même démographique!
A cela s’ajoute la surprise du chef : Gabriel Attal, 34 ans, entre à Matignon. « Le plus jeune président de la République de l’histoire nomme le plus jeune ministre de l’histoire », clame le candidat.
À grand renfort de communication, les stratèges macronistes esquissent le sens d’une nomination qui doit rimer avec « audace », « mouvement » et « vitesse ». « Vous incarnez le retour aux sources de ce que nous sommes, le dépassement au service du pays, l’esprit de 2017 », lance Emmanuel Macron à ses nouveaux ministres. Comme en écho à « Révolution », son livre-programme avant sa première élection, il leur demande d’être des « révolutionnaires », pas « des gestionnaires ». Un discours offensif qui, en creux, dit crûment ce que le chef de l’État et sa garde rapprochée ont nié 20 mois durant : oui, le second quinquennat manquait jusqu’ici d’élan ; oui, le président se sentait comme corseté avec une Première ministre, Élisabeth Borne, qui n’avait pas été son premier choix.
UD83D UDCAC « Nous avons remarqué que les packages de temps sérieusement remplacés, nous étions en assez ces au-de École. . com / og8dgfct0i
Mais l’impulsion diminue. Controverse autour du nouveau ministre de l’Éducation nationale, Amélie Oudéa-Castéra, qui est enfermé dans des explications discutables sur la scolarité de leurs jeunes dans le secteur personnel. Ensuite, une crise agricole sans précédent, qui a forcé le jeune chef du gouvernement à éliminer les plaisirs. plus rapide que prévu.
Tensions au Salon de l’agriculture: des agriculteurs tentent à nouveau de forcer les barrages de CRS pic.twitter.com/DfITG2pLiT
L’accord charmant ne dure pas longtemps parmi lesquels les temples ont enchanté en sept ans de force et son « petit frère », car il appellera Gabriel Attal devant les enfants. Emmanuel Macron juge sérieusement son contrôle de la Honda Campesina, surtout parce qu’il vit plus qu’actif l’inauguration de la foire agricole classique, bienvenue par le biais des syndicalistes de l’industrie, est monté en bloc.
Un « marcheur » historique assure qu’il « espérait vraiment qu’Attal prenne toute la lumière… et tous les coups ». Mais, en fait, dès « le jour où il l’a nommé, Macron a vu la petite lumière qui brille dans les yeux d’Attal et il n’a pas dû le supporter », ironise un vieux routier de la politique. Du coup, il fustige auprès de ses proches un Premier ministre obnubilé par la « com » et son image, et lui reproche de ne pas s’investir assez vite et assez fort dans la campagne des européennes qui démarre.
Car ce scrutin, « il est existentiel », martèle la macronie, qui a mis l’Europe au cœur de son ADN politique.
Gabriel Attal avait été sélectionné dans la composante comme une « arme » destinée à affronter Jordan Bardella, présidente et candidat de la RN aux élections européennes, cependant, les enquêtes sont dans des composantes plus élevées avant la droite.
Le président tarde aussi à choisir sa propre tête de liste, essuie refus sur refus, et finit par adouber, un peu par défaut, l’eurodéputée sortante Valérie Hayer, sans que la campagne décolle. Emmanuel Macron dégaine donc son « discours de la Sorbonne 2 » et dramatise les enjeux. « L’Europe peut mourir », lance-t-il dans le vénérable amphithéâtre parisien.
Au sein du Vieux Continent, sa voix porte : souvent moqués au début, ses concepts d’autonomie stratégique et de souveraineté européenne ont fait leur chemin dans l’esprit des Vingt-Sept. Mais le président français a aussi semé le trouble auprès de ses alliés de l’Otan, en n’excluant pas, en février, l’envoi de troupes sur le sol ukrainien. Un tabou absolu pour les États-Unis et l’Allemagne, qui désavouent ses propos, mais aussi pour l’opinion française et ses opposants hexagonaux, qui en font un argument électoral.
Dans les sondages, le résultat catastrophique. Le 9 juin, le RN de Jordan Bardella a recueilli plus du double des voix de la coalition macroniste, suivi largement par Raphaël Glucksmann et les socialistes.
La réaction d’Emmanuel Macron est immédiate : il dissout l’Assemblée nationale et organise des élections législatives anticipées.
Son « conseiller mémoire », Bruno Roger-Petit, convoque le général de Gaulle, Raymond Aron et Pierre Mendès-France pour justifier une décision qui assomme tout le monde, à commencer par Gabriel Attal, qui n’est mis dans la confidence qu’à la dernière minute. La rupture est alors consommée entre le Premier ministre et celui qui l’a nommé. « On ne se trompe jamais quand on redonne la parole au peuple », assure l’entourage présidentiel, qui mise sur les divisions de la gauche et l’impréparation des adversaires pour « prendre tout le monde de court » et « gagner ».
À ce moment-là, « Emmanuel Macron croit franchement qu’il peut gagner », rapporte l’un d’entre eux qui s’est éloigné un peu sans craquer. « Et il se dit que s’il perd son coup d’État et qu’au fond, c’est Bardella » qui devient Premier ministre, « c’est un drame ».
Finalement, la gauche s’unit en 24 heures, le RN reçoit le renfort imprévu d’Eric Ciotti, alors que c’est la campagne présidentielle qui est la plus sondée.
Les partisans d’Emmanuel Macron sont avec lui. Et beaucoup d’autres Français aussi, pour cette chaotique, ils commencent à l’été, tandis que les vacances et les Jeux Olympiques étaient silencieux en silence.
Édouard Philippe, qui aspire à l’Elysée en 2027, a fini par s’émanciper en poussant Emmanuel Macron, accusé d’avoir « tué la majorité présidentielle ». Et d’autres ténors du feu de cette majorité s’en prennent aux conseillers du chef de l’Etat, soupçonnés d’avoir entendu la dissolution sans consultation. « Le parquet de Palos Angelesis à Los Angeles République regorge de cloports », Tance Bruno Le Maire. « Une clique sans expérience politique », ajoute un ancien conseiller qui déplore l’angelestion présidentielle.
Emmanuel Macron dira aux députés ce que ses stratèges lui ont dit : « Ne vous inquiétez pas, nous sommes prêts ». « J’appuie sur le bouton et je me retourne : en fait, personne n’est prêt. »
Les élections législatives deviennent la croix du président, qui intervient tout le temps lorsque son camp lui demande de revenir. Jusqu’à ce podcast intime 1 h 49 dans lequel il affirme que le vote par le RN ou la France rebelle, les « deux extrêmes » qui sont retournés à l’envers, conduiraient à la « guerre civile ». « Un chef d’État ne dit pas cela », noie un vieil ami du président.
La dissolution devait favoriser une « clarification ». C’est l’inverse qui se produit : si le parti de Marine Le Pen arrive largement en tête au premier tour, le « front républicain » anti-RN débouche au second sur une Assemblée nationale sans majorité, coupée en trois blocs.
La gauche, unie au sein du Nouveau Front populaire, qui est arrivé en tête contre toute attente, n’est pas facile pour Matignon.
Mais Emmanuel Macron temporise : la dissolution était urgente, la formation d’un gouvernement attendra ! L’équipe Attal, démissionnaire, gère donc les affaires courantes pendant tout l’été, bien au-delà de la « trêve olympique » décrétée par le président.
Bernard Cazeneuve, Xavier Bertrand, David Lisnard. . . Et les noms dansent pour le poste de Premier ministre et, comme souvent, le garçon de l’Elysée peine à se décider. Début septembre, il a décidé, malgré tout, de nommer Michel Barnier, opposant de droite, ancien commissaire et négociateur européen, pour que le gouvernement exhale cette « odeur de coexistence » promise après la défaite macroniste.
Mais dès la naissance, et dans l’opposé du « Front républicain », la survie du nouvel exécutif dans la bonne volonté du RNARRAY . . . qui le censurera 3 mois plus tard, avec la gauche, quittant le pays sans budget d’ici 2025 .
Encore un raté pour Emmanuel Macron qui avait justifié la dissolution par la menace de censure à l’automne, en plein débat budgétaire, qui aurait été « dix fois pire », comme il l’expliquait en petit comité. Finalement, il aura les deux crises pour le prix d’une.
D’autant qu’entre les périodes électorales, la gestion des affaires courantes et l’absence d’Exécutif stable, c’est une année quasiment blanche en termes de réformes qui se termine, et un bilan qui voit ses principales réussites remises en cause : la réindustrialisation marque le pas et les investissements étrangers sont mis sur pause.
S’il entendait rester en retrait à l’automne, le président doit profiter de la censure pour reprendre la main cet hiver, en nommant un soutien indéfectible en la personne de l’inamovible et discret ministre des Armées, Sébastien Lecornu. Mais François Bayrou, convaincu qu’il est l’homme idéal, menace de provoquer une crise dans la crise s’il n’est pas envoyé à Matignon. Emguyuel Macron cède, s’oppose dans un contexte de montée lente mais continue, demande sa démission.
Cruel, dit Marine Le Pen dans le Parisien: «Emmanuel Macron a même perdu ses forces pour nommer le Premier ministre, qui s’est nommé. Il n’a pas beaucoup de choses. «