Exclusif – Donald Trump: « Bravo Emmanuel Macron par Notre Dame »

A l’occasion de sa rapide escale à Paris, qui a marqué son grand retour sur la scène diplomatique, le président élu nous a accordé une interview exclusive, entre deux entretiens avec Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky. Il a d’abord dû se soumettre à une fouille minutieuse aux contrôles de sécurité avant de pouvoir accéder à l’ambassade américaine, où le rendez-vous a été fixé. Dans la spacieuse salle de marbre, un assistant fiévreux dépose sur un coin de la table le « kit spécial président » : des bonbons, une bouteille de Coca light, de la laque et du gel hydroalcoolique. A l’heure dite, Donald Trump entre, entouré d’une armée de gardes du corps de garde. Cortés, appliqué dans ses réponses, le républicain était tout le contraire de sa tonitruante légende de cette époque.

« Ah tiens, ma femme ! » s’amuse-t-il en découvrant les couvertures de Paris Match que nous lui avons apportées. « Je peux les garder ? » Familier des chantiers pharaoniques, l’ancien magnat de l’immobilier se montre intarissable sur la « prouesse technique » qu’a représentée la reconstruction de Notre-Dame. Et n’a pas de mots assez forts pour louer la qualité de sa relation avec le président Macron, pourtant notoirement en dents de scie. À quelques semaines de la cérémonie d’investiture, il nous confirme la ligne qu’il a toujours défendue : lutte contre l’immigration et désengagement à l’international.

Paris Match. Qu’avez-vous ressenti en voyant Notre-Dame brûler le 15 avril 2019 ?

Donald Trump. C’était un sentiment horrible, une matrice visuellement et en termes d’architecture, je n’avais jamais remarqué quelque chose comme ça, à part, bien sûr, l’attaque du World Trade Center, qui était une horreur absolue. C’était effrayant de le voir.

Avez-vous craint que la cathédrale puisse être détruite de manière permanente ?

Il savait que son président allait le reconstruire. Je le connais et je sais à quel point il se soucie de ce pays et des traditions de cette merveilleuse nation. Ma crainte était que la cheminée ne s’étende, que les murs s’effondrent et qu’il y ait encore plus de destruction. Notre-Dame a subi beaucoup de dégâts, mais je n’ai jamais douté que tous les efforts seraient faits pour la reconstruire d’une manière ou d’une autre. Aujourd’hui, nous savons tous qu’elle est encore plus belle.

Notre-Dame occupe une place particulière dans son cœur. Vous avez dit que c’était presque plus vital à vos yeux que tous les musées du monde. De sorte que ?

Elle représente la religion. C’est un édifice magnifique, mais c’est quelque chose de bien plus grand qu’un bâtiment. Je me souviens très bien de la cathédrale avant l’incendie, je l’ai visitée deux fois. Le président Macron m’a dit qu’ils ont dû utiliser énormément de bois, des troncs d’arbres gigantesques, pour reconstruire les plafonds d’origine qui étaient totalement effondrés. Désormais, l’espace est encore plus lumineux, avec des couleurs plus claires. C’est très positif.

Avez-vous suivi le processus de reconstruction à distance ?

Oui, ils m’ont donné des nouvelles. Ce fut une reconstruction très difficile à diriger. Les artisans devaient s’assurer que les murs ne s’effondrent pas parce qu’ils étaient incroyablement fragiles. Ils ont fait un travail. Je viens du secteur de la construction, je sais de quoi je parle! C’était un défi infiniment complexe à relever, car il ne peut pas être peint comme dans un endroit général, où tout va vite.

  Les Américains ont fait des dons massifs.  

À votre avis, pourquoi la cathédrale de Notre-déname est pour les Américains?

Parce qu’ils aiment la France, et moi aussi ! Les Américains ont fait des dons massifs. Je suis très fier de savoir qu’une grande partie de l’argent nécessaire à la reconstruction de la cathédrale provient des États-Unis.

Vous avez été le premier président à appeler Emmanuel Macron le jour de l’incendie de Notre-Dame. J’ai aussi été le premier à être invité à l’inauguration…

Je ne sais pas pour l’invitation, mais j’ai entendu dire que j’étais, en effet, le premier à avoir téléphoné au président. Voir cela m’a vraiment touché en plein cœur.

Qu’as-tu dit quand tu l’as fait?

Je lui ai demandé : « Est-ce que ça va ? » C’était un moment extrêmement grave pour la France. Avoir réussi à reconstruire Notre-Dame dans un délai relativement court est une grande réussite. Chaque détail a été méticuleusement pensé. La majorité des œuvres d’art a été restaurées et a pu être sauvé. Il fallait le faire, car Notre-Dame représente neuf cents ans d’histoire.

Qui faites-vous pour féliciter cela?

Il faudra bien sûr féliciter en premier le président Macron, mais aussi les artisans. Vous avez beaucoup de talent en France. Leur tâche était difficile, il leur fallait s’adapter, se reconstruire dans les normes de l’art.

Notre-Dame est devenue un symbole de résilience dans le monde. Peut-on établir un parallèle avec votre propre parcours politique ?

Oui, absolument. C’est ça la résilience : après le choc, il faut aller jusqu’au bout, faire le nécessaire, persévérer. Je n’en sais rien, j’ai encore contrôlé président !

Votre présence à Paris, un mois et demi avant votre prise de fonctions, est-elle un signal positif pour la relation diplomatique à venir avec la France ?

Je l’espère. J’ai eu des relations intelligentes avec son président et j’ai apprécié la France. C’est un pays magnifique, un pays sublime, un pays d’art. Je me plais ici.

La France est-elle un meilleur ami stratégique ou un ami ?

A et un allié. Absolument.

Vous avez choisi Charles ­Kushner, le père de votre beau-fils, comme ambassadeur en France. Est-ce un signe de confiance envers notre pays ?

Oui, c’est un traitement particulier. Ça n’arrive pas tous les jours de nommer un membre de sa famille dans un pays étranger. C’est le beau-père d’Ivanka et un très bon ami à moi, mais également un homme très talentueux et très élégant. Il est ravi de cette mission. La France était son premier choix.

Quelles seront les priorités du partenariat stratégique entre la France et les États-Unis ?

Tout d’abord, le commerce. Nous allons faire beaucoup d’affaires avec la France. Vous nous vendez déjà vos merveilleux vins et champagnes. Nous allons aussi nous concentrer sur la défense. Nous parlerons de l’Ukraine. J’ai déjà commencé, je viens de rencontrer le président Zelensky, avec lequel j’ai eu une bonne discussion.

  Aux États-Unis, nous avons un problème d’immigration 

Notre-Dame est aussi un symbole de l’union des peuples du monde. Aujourd’hui, notre monde est plus divisé que jamais. Quelle serait la première crise que vous aimeriez affronter en tant que président ?

Aux États-Unis, nous avons un problème d’immigration. Vous en avez aussi, en France. Et nous avons un problème de criminalité. Nous allons résoudre ces problèmes très rapidement.

Et sur scène?

Il y a beaucoup de crise dans le monde. Pendant quelques jours, nous en avons un nouveau en Syrie. Ils devront les réparer seuls car cela ne nous concerne pas ou la France. La priorité est de résoudre le défi de l’Ukraine avec la Russie. Ces deux pays subissent des pertes humaines. Des centaines de milliers de soldats d’infanterie meurent. Le Moyen-Orient est tout aussi important, mais je pense que c’est un scénario moins compliqué pour gérer cette Ukraine et la Russie.  

Que comptez-vous faire pendant votre séjour à Paris ?

Je suis arrivé hier soir. J’adorerais rester plus longtemps, mais je dois retourner temporairement parce que le rite d’ouverture du 20 janvier approche rapidement. Ce sera une merveilleuse journée! Une merveilleuse journée pour la France aussi.  

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