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TYENDINAGA, Ont. — Plusieurs manifestants ont été arrêtés lundi matin en Ontario, où la Police provinciale est intervenue pour lever le blocus ferroviaire sur le territoire mohawk de Tyendinaga, près de Barrie, qui a pratiquement paralysé le trafic ferroviaire de marchandises et de passagers au pays depuis près de trois semaines.
Les arrestations ont eu lieu quelques heures après que les manifestants ont ignoré l’ultimatum de minuit fixé par la police pour quitter leur campement, sans quoi ils feraient face à des accusations criminelles. Des dizaines de policiers sont arrivés sur les lieux du blocus lundi matin; vers 8 h 30, ils ont arrêté plusieurs hommes et les ont emmenés. Plusieurs dizaines d’autres policiers se sont alignés devant d’autres manifestants demeurés sur place au campement. Les policiers ont procédé à d’autres arrestations vers 9 h 15.
En début d’après-midi, deux grosses dépanneuses industrielles ont délogé du site un camion chasse-neige. De nombreux policiers étaient toujours sur les lieux et semblaient parler aux manifestants restants.
Un porte-parole de la Police Provinciale de l’Ontario a déclaré que les manifestants avaient depuis retiré de la voie. « La situation est en train de changer, » Dickson a reconnu.
La Police provinciale a déclaré que son équipe de liaison avait tenté de négocier pacifiquement au cours des dernières semaines. «Nous sommes restés respectueux du dialogue en cours, y compris les questions de souveraineté entre nos communautés autochtones et divers ministres fédéraux, et nous espérions une communication productive menant à une résolution pacifique», a déclaré M. Dickson. «Malheureusement, toutes les voies pour négocier avec succès une résolution pacifique ont été épuisées et une injonction valide du tribunal reste en vigueur.»
Un deuxième campement installé par les manifestants à proximité du premier reste en place, a précisé M. Dickson. Des pneus brûlaient à cet endroit lundi matin. À midi, ce campement était toujours là et certains manifestants frappaient des tambours tandis que des travailleurs du Canadien National, propriétaire du chemin de fer, arrivaient sur place et commençaient à inspecter les voies.
Ces occupations de voies ferrées sont une riposte à la décision de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) de faire appliquer une injonction du tribunal ordonnant à des manifestants de cesser de bloquer l’accès à un chantier de construction d’un gazoduc sur le territoire ancestral des Wet’suwet’en, dans le nord de la Colombie-Britannique. Les chefs héréditaires de la première nation Wet’suwet’en s’opposent au projet de l’entreprise Coastal GasLink, mais plusieurs conseils de bandes autochtones l’ont appuyé, dont le conseil de bande élu des Wet’suwet’en.
Vendredi, le premier ministre Justin Trudeau a déclaré que les barricades devaient tomber et que les injonctions ordonnant le dégagement des voies devaient être appliquées. Il a convoqué lundi une réunion avec ses ministres pour discuter de la situation, et à sa sortie de la réunion, le leader du gouvernement en Chambre, Pablo Rodriguez, s’est contenté de dire que le premier ministre avait «été clair vendredi». Le ministre de la Sécurité publique, Bill Blair, a de son côté indiqué que cette opération policière ne met «nullement en danger» l’engagement de son gouvernement envers une réconciliation avec les Autochtones.
Quelque 200 manifestants en appui à la cause de la nation Wet’suwet’en se trouvaient sur la colline du Parlement, lundi matin. L’accès à la colline était restreint et des policiers étaient postés à toutes les entrées des édifices.
Adrian Wyld et Paola Loriggio, La Presse canadienne