Pourquoi les ventes de Nissan vont continuer à plonger en Europe

Les ventes de Nissan ont chuté de 20% l’an dernier sur le Vieux continent. Et elles vont encore reculer cette année, selon l’allié japonais de Renault. En cause: une gamme vieillissante mais aussi un (petit) coup d’arrêt aux rabais et ventes aux loueurs très peu rentables… Nissan va supprimer son prestigieux site européen en Suisse et tout rapatrier en France. 

Un très attendu nouveau modèle.

Les ventes se sont effondrées en 2019. Et « elles vont encore baisser en 2020, prévient Gianluca de Ficchy, président de Nissan Europe. La firme de Yokohama a réduit fortement ses volumes en Europe (-20% à 394.000 exemplaires, hors utilitaires selon les chiffres de l’Association des constructeurs européens) l’an passé. Le dirigeant, interrogé ce lundi lors d’une table ronde avec des journalistes français, incrimine « une gamme vieillie », mais aussi une politique volontariste d’assainissement commercial. « Dans les années passées, nous avons été agressifs en poussant les ventes ». Mais tout ça, c’est du passé, assure Gianluca de Ficchy, lequel affirme « avoir réduit les stocks et être sorti des ventes aux loueurs de courte durée », un canal de ventes très peu rentable fait pour gonfler artificiellement les volumes.

Nous n’avons pu vérifier cette assertion. En revanche, Nissan n’en a pas moins continué en 2019 à vendre de… faux véhicules de démonstration, un autre canal privilégié pour écouler à prix cassés des modèles dont les clients ne veulent pas naturellement. Nissan a ainsi réalisé 34% de ses ventes totales sur la première partie de 2019 en France avec des véhicules cédés directement aux concessionnaires, qui les revendent comme faux modèles d’occasion zéro kilomètre à prix cassé ! Un record toutes marques. Et ce, selon des données officieuses inter-constructeurs que Challenges s’est procurées. C’est dire si l’allié de Renault a du mal à vendre ses véhicules vieillissants… Il reste encore du travail !

Pour remonter la pente avec des ventes profitables, Nissan entame une longue marche. Il compte d’abord sur un début de renouvellement de la gamme, qui a commencé par le lancement du petit SUV Juke de deuxième génération fin 2019 – toujours produit à Sunderland, dans le nord-est de l’Angleterre. Il devrait ensuite remplacer en fin de cette année son SUV compact – également monté en Grande-Bretagne -, le fameux Qashqai, dont « plus de trois millions ont été vendus en Europe depuis 2006 », rappelle le président de Nissan Europe. Ce best-seller, qui a contribué à créer le segment des faux 4×4, est hélas entouré aujourd’hui de rivaux, plus modernes… Il s’en est encore vendu 260.000 l’an passé en Europe (plus la Russie), soit globalement la moitié des ventes totales du constructeur sur le même périmètre. C’est dire si son successeur est attendu.

Nissan, qui fut le pionnier de l’électrique en grande série, compte aussi beaucoup sur la pression de Bruxelles sur le CO2. Il espère ainsi accroître les ventes de sa Leaf zéro émission, le modèle électrique le plus vendu dans le monde à ce jour au cumul (460.000 dans le monde en dix ans, dont 162.000 en Europe où il est assemblé outre-Manche).  A cela s’ajoute le petit utilitaire NV200 en version  zéro émission (construit à Barcelone). Nissan va également lancer prochainement des motorisations hybrides (distinctes de celles de Renault) et hybrides rechargeables. Carlos Ghosn, l’ex-PDG, avait longtemps refusé de croire dans les hybrides, préférant se polariser sur les seuls électriques… Les véhicules électrifiés « représentaient 9% de nos ventes européennes en 2018 et nous comptons porter cette part à 42% en 2022 avec les hybrides et hybrides rechargeables », souligne le dirigeant de Nissan Europe.

Pour se relancer, Nissan doit aussi assainir son bilan. La réduction des coûts est à l’ordre du jour. Nissan, qui vient de créer un nouveau grand siège pour ses activités européennes à Montigny-le-Bretonneux en région parisienne, va fermer d’ici à 2022 son siège suisse de Rolle, inauguré en 2007. C’était en effet une absurdité car les dirigeants étaient… sur les bords du lac Léman et leurs troupes à Montigny-le-Bretonneux, dans des anciens bâtiments. Une absurdité, notamment en termes de management.

Par ailleurs, Nissan a annoncé la suppression de 600 postes sur son site de Barcelone, qui fabrique surtout les pick-ups. Non seulement, la pression sur le CO2, notamment en France, va condamner une partie des ventes du fameux plateau-cabine Navara, mais Mercedes vient d’annoncer qu’il arrêtait faute d’acheteurs son Classe X, un clone du Nissan produit aussi en Espagne ! Un coup dur qui s’ajoute à la totale mévente du Renault Alaskan, autre copie du Navara également assemblée sur ce même site… Dure, dure, sera la contre-offensive industrialo-commerciale.

 

Les ventes se sont effondrées en 2019. Et « elles vont encore baisser en 2020, prévient Gianluca de Ficchy, président de Nissan Europe. La firme de Yokohama a réduit fortement ses volumes en Europe (-20% à 394.000 exemplaires, hors utilitaires selon les chiffres de l’Association des constructeurs européens) l’an passé. Le dirigeant, interrogé ce lundi lors d’une table ronde avec des journalistes français, incrimine « une gamme vieillie », mais aussi une politique volontariste d’assainissement commercial. « Dans les années passées, nous avons été agressifs en poussant les ventes ». Mais tout ça, c’est du passé, assure Gianluca de Ficchy, lequel affirme « avoir réduit les stocks et être sorti des ventes aux loueurs de courte durée », un canal de ventes très peu rentable fait pour gonfler artificiellement les volumes.

Nous n’avons pu vérifier cette assertion. En revanche, Nissan n’en a pas moins continué en 2019 à vendre de… faux véhicules de démonstration, un autre canal privilégié pour écouler à prix cassés des modèles dont les clients ne veulent pas naturellement. Nissan a ainsi réalisé 34% de ses ventes totales sur la première partie de 2019 en France avec des véhicules cédés directement aux concessionnaires, qui les revendent comme faux modèles d’occasion zéro kilomètre à prix cassé ! Un record toutes marques. Et ce, selon des données officieuses inter-constructeurs que Challenges s’est procurées. C’est dire si l’allié de Renault a du mal à vendre ses véhicules vieillissants… Il reste encore du travail !

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