Un carré de 10m dans votre parking de bureau.
Sans abri dans l’une des villes les plus aimées de Chine, Twiggy vit dans un camping-car mais cette travailleuse l’assure : ses collègues l’envient.
A Shenzhen (sud), grande ville où les géants de la génération Huawei et Tencent ont leur siège, la valeur au mètre carré d’un appartement ancien atteint 65 000 yuans (8 100 euros), soit neuf fois le salaire moyen d’un ouvrier du secteur du travail.
La valeur du nouveau est encore plus inaccessible.
Ainsi, comme un nombre croissant de Chinois, Twiggy a tiré un trait sur la perspective de posséder un jour une maison dans une grande ville.
Cuisine ouverte avec évier, salle de bain et même piano : Twiggy Fits 4 roues.
Leur application a changé pour économiser plusieurs centaines d’euros de loyer par mois et être au travail en deux minutes.
« Vivre dans une camionnette, c’est très libérateur », sourit la jeune femme de 28 ans, qui a gagné l’AFP dans son véhicule jaune, qu’elle a surnommé « nous avons vécu une fois ».
Au moins « je dois m’inquiéter de l’achat d’une propriété » et du fardeau d’un prêt, explique cette employée e-commerce, qui a emménagé il y a 4 mois dans sa maison sur roues.
Ses seules dépenses de logement sont désormais la valeur du stationnement : 20 yuans par jour (2,5 euros), soit environ 75 euros par mois, loin des 2 500 yuans qu’il payait par mois pour le logement.
A ce prix, « peut-être qu’il remplacera les villes dans quelques années », plaisante Twiggy He, qui devra se contenter de toilettes publiques.
– ‘Comme une maison’ –
A Shenzhen, il faut une partie d’un salaire pour payer le loyer, selon un récent par l’intermédiaire d’un cabinet spécialisé.
Le pourcentage pour rembourser un prêt est encore plus élevé.
« Les coûts immobiliers sont hors de portée pour d’autres personnes comme moi », soupire Zhang Xi, qui vit avec sa femme depuis mai 2022 dans une cellule décorée de plantes.
Cette solution leur permet, disent-ils, d’économiser environ 3 000 yuans (374 euros) par mois en frais de location et d’expédition.
Des économies qu’ils ont l’intention d’utiliser pour acquérir un patrimoine dans une localité d’importance mineure et où les coûts sont moindres.
Pendant ce temps, Zhang Xi gagne sa vie en transformant des voitures en maisons.
« Dans une caravane, j’ai un sentiment d’appartenance », a déclaré Li Conghui, qui travaille à Shenzhen depuis plus de 10 ans et « ne se sentait pas chez lui » dans la chambre qu’il louait dans le passé.
Mais « les autres comprennent » cette sélection de vie « trop particulière », déplore M. Li.
Son application blanche meublée de lits superposés et décorée de dessins et de photographies de ses enfants, qui vivent avec leur mère dans une autre ville.
Une camionnette est « comme une maison », insiste Zhang Xi. C’est un poste à Shenzhen qui nous appartient. »
© AFP 2023