Xavier Azalbert, le financier qui a fait de France Soir un site conspirationniste

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« Je me fiche que des bêtises sont publiées, c’est la liberté d’expression », prévient Jean-Louis Rochon, membre de l’espace de 1970 à 1999. « D’un autre côté, si vous êtes sous le nom de France Soir, c’est dommage moi », fulmina. Colère contagieuse. Il y a quelques jours, d’anciens membres de la maison d’édition – le journal a cessé de paraître en 2011 – ont déposé une pétition en ligne contre le site conspirationniste adressé à la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, qui a déjà recueilli plus de 450 signatures.

Dans les attractions des signataires, Xavier Azalbert, accusé d’avoir « insulté la réminiscence des fondateurs » de l’appel et « tous ceux qui y travaillaient ». Certes, la chute de France Soir, primaire populaire liée à l’appel de Pierre Lazareff, vendue à plus d’un million d’exemplaires dans les années 1950, ne remonte pas à son arrivée il y a sept ans à la tête de l’entreprise.

Mais cet énigmatique chef de presse de 56 ans, inconnu du grand public, en a fait sa vitrine non publique. Seul maître des publications, après le départ, en décembre 2019, des derniers chiens de l’écriture, il maintient volontiers l’imprécision sur l’identité de ses collaborateurs, ainsi que sur leurs motivations.

Récemment, cependant, Xavier Azalbert a commencé à sortir de l’ombre. Ceux qui ont vu le film conspirationniste « Hold-up », sorti en 2020, ont découvert son visage, la tête rasée et les yeux gris perçants. « Le monde médical et clinique a perdu une certaine crédibilité », a-t-il déclaré sur un fond noir.

Cet invité occasionnel de CNews et Sud Radio, deux populistes populaires, n’a cessé de répondre à nos demandes d’interview. « Comme mes paroles ont été prises hors contexte ou détournées sans respect du droit de réponse, je ne réponds qu’aux entretiens en direct avec l’assurance de l’éditeur et de l’éditeur que mes déclarations sont fidèlement remises », se rétracte-t-il par courriel. Quand il s’agit de parler de lui, le leader est en fait sur ses gardes.

Maître de l’évasion, la nouvelle figure Français conspiration a une trace dans cet univers populiste. Un cv d’entrepreneur, mis en bouteille pour financer, capable d’atterrir des travailleurs et lié à la première contradiction. Sa main de fer lui a valu au moins deux affaires judiciaires en cours.

Lorsqu’il a frappé à la porte de France Soir en 2014, Xavier Azalbert avait déjà tout d’un homme d’affaires complet. Diplômé de l’Université de Toulouse en 1986 en économétrie, une combinaison aiguë d’économie et de statistiques, ce jeune homme ambitieux a débuté sa carrière au service d’un prestigieux cabinet de conseil en stratégie, McKinsey, avant de faire son apparition chez Fidelity Investments, une multinationale spécialisée dans la gestion d’actifs.

Au début des années 2000, la bulle Internet était pleine d’opportunités lucratives. Xavier Azalbert est un grand travailleur, multipliant l’activité, dans la banque en ligne mais aussi dans la construction, l’immobilier et l’ingénierie à travers Valgo, l’un des leaders du nettoyage des sols. Et il n’hésite pas, si nécessaire, à forcer le destin à réaliser son histoire de bonne fortune.

En témoigne sa prise de fonction au sein de France Soir : en 2014, le nom appartient à une start-up en difficulté. Philippe Mendil l’avait acheté deux ans plus tôt, presque sur un coup de tête, à la tête de la Cour du commerce. Après des années de flétrissement sous la direction du milliardaire russe Alexandre Pugachev, marqué en Décembre 2011 avec la fermeture définitive de l’édition imprimée à une seule sortie. siège et le licenciement de 89 chiens sur 127 – l’ancien journal populaire a été mis en liquidation.

Son nouveau propriétaire, qui l’acquiert pour 510. 000 euros, n’est pas lui-même un homme de presse, sa petite entreprise a développé une solution de paiement en ligne de pointe, Cards Off, qui permet de se passer d’une carte de crédit. A la recherche d’utilisateurs, Philippe Mendil doit créer un magazine tablette puis attirer son public vers la technologie mondiale du e-commerce.

L’accord de Xavier Azalbert devra relancer le mouvement. Cet interlocuteur persuasif le convainc de mettre en place un jeu de concours pour gagner une véritable succession. Les joueurs utiliseraient la solution de paiement, les effets seraient publiés dans France Soir. Tout le monde, en théorie, gagnerait.

En contrepartie, Xavier Azalbert et ses deux associés déchargent 35% des actions de cette petite entreprise, qui comprend désormais France Soir, le jeu du festival, la solution de paiement et l’approbation précieuse des autorités de contrôle bancaire. mon acceptation comme vraie a été trahie »,dit son fondateur.

Passionné de cyclisme, pour ceux qui se rendent au Brésil ou en Afrique du Sud pour des courses éreintante, Xavier Azalbert sait aussi faire ses affaires contre la montre. L’accord a été scellé lors d’une assemblée générale le 12 mars 2014. Le peloton se forme. En août, sous prétexte d’un problème de gouvernance, le fondateur a accepté de lui quitter son poste de président, se remplissant de poste de PDG. Sur sa roue, son adversaire est maintenant à la recherche du moindre écart.

A la fin du mois, Philippe Mfinishil s’interroge sur la base juridique de la loterie notée. Première attaque. J’ai été libéré, je n’ai pas vu ce qui m’est arrivé », dit-il. Coureur explosif, Xavier Azalbert n’apprécie pas le vent des prochains kilomètres. Celui qui va à la tête parle de « pressions » pour qu’il démissionne, de « comportements » qu’il « n’accepte pas ». Et l’argent promis, se plaint-il, il faut du temps pour se rendre aux comptes.

Le 3 octobre, une lettre l’informait qu’un conseil d’administration allait révoquer son mandat. C’est l’escapade. Entre-temps, sa conjointe et son concurrent sont devenus l’actionnaire majoritaire par l’entremise, en particulier, de la société d’investissement de sa femme. Tombé, Philippe Mendil a une défaite amère.

«Tout a été fait avec des manœuvres, la remise d’actionnaires, d’administrateurs», a-t-il déclaré. Et pour philosopher: « Je dis: les autres font ces choses par stupidité ou par mal. Maintenant, je crois que M. Azalbert n’est pas un idiot . . Cette tromperie a été organisée intentionnellement et consciemment. « 

En juin 2020, la cour d’appel de Paris a estimé que l’entrepreneur avait été licencié sans « motif valable » de la société qu’il avait fondée et condamné à ne lui verser qu’environ 95. 000 euros, pour un montant total de 50. 000 euros de dommages et intérêts. Il a été fourni en vacances. . Pendant ce temps, France Soir, sous son joug, a commencé sa métamorphose.

Dans les premières années, la nouvelle équipe de contrôle s’est contenté de relancer un site bon marché, essentiellement alimenté par les bureaux de l’Agence France-Presse. Des journalistes se pressent dans une salle d’une vingtaine de mètres carrés dans les locaux de la rue de Ponthieu (Paris VIII), où Xavier Azalbert a accumulé le maximum de ses entreprises.

Au moins le patron laisse son équipe en pleine autonomie, les nouvelles s’avèrent le surpasser. Sourires dans les coins et regards complices sont échangés leurs suggestions extravagantes, au coin d’un salon ou dans la machine à café. De ce réputé réalisateur croyant à de fausses informations, l’éditeur a besoin de voir le bon côté: il sait lever ce négociateur intelligent, dit-on rarement, il vendrait un peigne à un homme chauve.

Ses deux grandes obsessions craignent le style d’affaires de son entreprise : monétiser son public et mutualiser ses différents services. Sur la page en ligne de France Soir, nous voyons un article sur l’une de vos entreprises, alimenté, si nécessaire, à travers vos propres citations. Il raconte également les exploits sportifs de ce triathlète bronzé ou, plus occasionnellement, de ses dégats. Dans une interview, il se plaint de n’avoir jamais gagné les 9 000 euros de millésimes qu’il a commandés à une cave en ligne.

Tout est ajusté lorsque le comité de rédaction organise sa première journée de grève, pendant plusieurs mois il demande l’application de la convention collective des newshounds et demande une mutuelle d’entreprise, cette fois il fera sa marque. Rue de Ponthieu, l’environnement change.

Un climat de méfiance et de vigilance généralisée s’occupe des chapkas : sept ans après le départ de son propriétaire russe, voici France Soir plongée dans une ambiance de guerre froide, sauce KGB. porte de la chambre où vous travaillez. Ce patron qui s’est détaché du contenu du site demande à rééder tous les articles avant publication.

Les entretiens individuels s’en tiennent les uns aux autres. Lors de la recherche d’une faille professionnelle, un éditeur soupçonne que vos e-mails privés ont été consultés. Ceux qui peuvent quitter la salle de rédaction dès que possible. Après six semaines de grève, les quatre derniers travailleurs ont été ignorés pour des raisons économiques fin 2019. L’affaire est devant les Prud’hommes.

Privé de petites mains, Xavier Azalbert a, dans les premiers mois de 2020, plus que son abonnement à l’AFP pour alimenter son site. Sans contenu, il est difficile d’attirer le public. Le leader cherche alors à ouvrir ses colonnes aux contribuables bénévoles. Seul, encore une fois, faisons votre chance.

En avril, Théo V. , étudiant en journalisme, s’implique dans son arrivée sur le marché du travail, dans un contexte économique dévasté par la pandémie, et pour se préparer, le jeune homme de 22 ans envoie des propositions d’articles aux écrits de Bingo. L’un d’eux répond: France Soir.

« Pour moi, c’était encore un grand nom », dit-il. J’étais si heureuse. « Lors d’un entretien téléphonique, Xavier Azalbert s’interroge sur ses conditions: l’apprenti journaliste devra lui fournir »deux ou trois « pièces impayées avant d’attendre une collaboration rémunérée.

Ça ne fait rien. L’étudiant reçoit le plus souvent l’offre de stage, ou même cdD qui fait de lui son interlocuteur, il accepte donc que son article soit publié à taux réduit sur le site, non signé, mais l’éditeur ne répondra plus jamais à ses messages. . .

Mieux c’est, le jeune journaliste, qui observe le site devenu collaboratif et se démarque de plus en plus des auteurs de la conspiration ou des fans des théories de choix, est réconforté. L’ancien oncologue Gérard Delépine illustre le profil de ces collaborateurs.

Retraité avec sa femme, l’homme, connu pour ses positions sarcastiques sur la pandémie, a « tout le temps de faire de la littérature ». Le couple publie sur AgoraVox, Lay Riposte, Globalization, the7duQuébec, tous des sites connus pour héberger de fausses informations. « Je demande une chose: ne pas dissimuler ce que je dis », dit l’aîné médical.

Les bénévoles sont en contact direct avec Xavier Azalbert, qui met ses publications en ligne, presque sans filtres, rarement sous couvert d’anonymat à travers un nébuleux « Collectif citoyen ». Il n’y a pas de prix significatifs ou constants pour aller jusqu’au processus. Les lecteurs ne voient rien, cependant, la cheminée et le site revendiquent 3 millions de visiteurs exclusifs selon le mois.

Le collectif Sleeping Giants, qui lutte contre le financement des discours de haine, a tenté de sondé ce modèle et, selon ses estimations, France Soir recevrait, grâce aux annonces et aux dons mensuels de ses lecteurs, 60 000 euros en accord avec au moins un mois. Sans parler de la contribution des nombreux contenus sponsorisés qui continuent de proliférer dans ses sections « style de vie », « shopping » et « bien-être ».

Loin de ces calculs, les partisans de Xavier Azalbert préfèrent féliciter un garçon « engagé » dans le débat, apporter un discours lâche, contrairement au consensus médiatique escompté. Lui-même hésite à faire avancer ses idées non publiques, réfutant tout programme politique. Publiquement, il dit qu’il doit répondre à « un désir sur le marché des données » à travers « une vieille marque ».

Pour M. Arash Derambarsh, qui le représente pénalement, le chef serait victime d’une forme de clique. Xavier Azalbert a mis sur son dos de nombreuses personnalités du monde journalistique car le logo de France Soir est très fort et respectable. « il raisonné. Il a passé en revue l’ensemble du plan d’affaires et du modèle d’affaires. Et, en fait, la grande majorité des journalistes ont aimé.

Il le décrit comme un « homme charmant et charmant ». Un homme d’affaires, dit-il. réseaux, ajoute-t-il. De Twitter à Discorde, Xavier Azalbert marche librement dans des messages fermés au public le long de merveilleuses figures du complot. Silvano Trotta, un théoricien éminent de « Moon Hollow », est l’un d’entre eux.

A ses nouvelles relations, l’entrepreneur cultive également une association, Bon Sens, fixée avec d’autres personnages plus ou moins connus de la sphère du complot, ajoutant plusieurs annonceurs du film « Hold-Up ».

Censé « unir les acteurs de la société autour d’actions axées sur la santé », cet accord avait été approuvé en décembre pour promettre à ses membres un allégement fiscal sans autorisation. Plus de 23 000 personnes Français continuent de contribuer. Dans l’ombre, Xavier Azalbert peut compter sur les adeptes, les lecteurs et, sans aucun doute, les admirateurs. Le secret, parfois, est bon.

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