Les géants pharmaceutiques suisses craignent le retour de Trump

Le lobby de l’industrie pharmaceutique suisse à Washington bat son plein, craignant des barèmes de prix punitifs et des réductions de prix.

Roche et Novartis investissent des milliards dans la recherche aux Etats-Unis.

Le premier moment de l’élection de Donald Trump en tant que président des États-Unis est un défi majeur « pour Roche, Novartis et consorts », souligne le « sonntagsblick ». Parce que le marché américain est l’un des plus lucratifs : les marques peuvent fixer leurs propres prix, ce qui est inimaginable dans d’autres grands pays du monde, en ajoutant les nôtres. Depuis le début des années 2000, le pourcentage des exportations pharmaceutiques suisses en provenance des États-Unis a plus que doublé. Francos est allé dans ce pays.

Cependant, la Maison-Blanche nouvellement élue pourrait simplement imposer des listes de valeurs punitives aux excédents de l’industrie suisse. En outre, il a annoncé qu’il avait l’intention de se consacrer à une réduction radicale de la valeur des médicaments. L’élection du nouveau secrétaire américain à la Santé, Robert F. Kennedy, un opposant déclaré à la vaccination et adepte des théories du complot, inquiète également l’industrie.

Du côte des pharmas, René Buholzer, directeur d’Interpharma espère néanmoins que la situation actuelle du secteur ne change pas malgré les menaces du nouvel élu. Car la collaboration bilatérale est importante pour les deux pays: «La Suisse investit chaque année plus de 14 milliards de francs dans la recherche et le développement aux Etats-Unis et exporte des produits pharmaceutiques pour une valeur de 28 milliards, qui seraient menacés par des mesures protectionnistes.» Néanmoins, en coulisses, le lobbying de l’industrie pharmaceutique helvétique pour obtenir le statu quo bat son plein.

Face à la crainte de représailles éventuelles par l’administration Trump, «l’espoir seul ne suffit pas à Big Pharma», note le «SonntagsBlick». Ainsi, Roche et Novartis, qui investissent des milliards dans la recherche outre-Atlantique, figurent aussi dans le top 30 des entreprises les plus actives du lobbying à Washington: depuis 2015, elles y consacrent respectivement 8,4 et 6,5 millions de dollars par an en moyenne, rapporte l’ONG Open Secrets, qui suit l’argent dans la politique américaine et ses effets sur les élections et les politiques publiques.

Des acteurs tels que l’ambassade de Suisse à Washington ou la Chambre de commerce américano-suisse sont également optimistes quant aux relations sociales durables. Le nouveau directeur de la Chambre, Rahul Sahgal, ancien directeur du service monétaire et fiscal de l’ambassade de Suisse à Washington (2017 – 2021), précise : « Il y aura des mesures indésirables pour la Suisse, par exemple en ce qui concerne les prix des médicaments. « Mais il ne prévoit aucun trouble primaire.

La crainte des pharmas suisses des mesures que pourrait prendre Donald Trump à leur encontre s’explique peut-être en partie aussi par leur soutien à Kamala Harris, sa rivale, durant la campagne électorale américaine. Les collaborateurs de Roche ont en effet donné 568’958 dollars pour la candidate démocrate, alors que le président élu n’a reçu que 31’558 dollars de la part des employés du plus grand groupe pharmaceutique suisse. Chez Novartis, les sympathies étaient réparties de la même façon unilatérale, selon la base de données de l’ONG Open Secrets.

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