Un Arkema attaqué par des militants écologistes dans le Rhône

« Les PFAS disent la vérité ! » : plusieurs centaines de personnes se sont rendues samedi au siège de l’organisation chimique Arkema à Pierre-Bénite (Rhône) pour dénoncer les contaminants perfluorés (PFAS).

La préfecture du Rhône a fait état de 8 interpellations.

Vêtus de combinaisons blanches, des militants d’Extinction Rebellion et de Youth for Climate ont franchi les grilles pour entrer, a rapporté un journaliste de l’AFP sur place.

Ils ont ensuite déployé deux banderoles à l’intérieur de la plate-forme. Dans l’une d’elles, le mot « poison » est écrit avec une tête de mort et des os croisés au sommet.

Sur les murs, on pouvait lire les inscriptions « PFAS dit la vérité ! », « Arkemagoouilles » et « Arkema nous empoisonne ».

Plus de 300 personnes ont participé à l’action, selon Julien, un porte-parole des organisateurs, qui n’a pas souhaité donner son nom. La préfecture a dénombré 150 personnes supplémentaires.

Certains sont arrivés en train, d’autres en bus. Le concept est de laisser une porte entrouverte, entrouverte car, d’un côté, on se ferme. Nous avons fermé les vannes des éternels polluants qu’Arkema déverse dans le Rhône et, d’autre part, « nous devons ouvrir la porte parce que tout cela se fait en secret », explique Julien à l’AFP.

« Je condamne fermement les mouvements violents d’Extinction Rebellion contre le siège d’Arkema. Tous mes cris aux équipes du site. Ne pas être d’accord et débattre, oui. Casser, non », a réagi le ministre délégué à l’Industrie sur le réseau social X. Roland Lescure.

« Nous condamnons un tel acte, qui ne fait que perturber gravement le milieu artistique de plus de 500 peintres, mais qui peut également mettre en danger les peintres et les manifestants en raison de l’activité commerciale du site classé Seveso », a déclaré le directeur du site. Pierre Clousier, a écrit dans un communiqué.

Arkema a indiqué dans le communiqué que le site fabriquera ses produits sans utilisation d’additifs fluorés jusqu’à la fin de l’année.

– ‘Pour toujours’ –

Les PFAS, composés de poly et de perfluoroalkyle (un cercle de plus de 4 700 molécules), ont des propriétés antiadhésives et résistantes à l’eau et se retrouvent largement dans la vie : casseroles en téflon, emballages alimentaires, textiles résistants à l’eau, automobiles, etc.

Presque indestructibles, ils s’accumulent au fil du temps dans l’air, le sol, les eaux des rivières, les aliments et même dans le corps humain, d’où leur surnom de polluants « éternels ». S’ils sont exposés pendant une longue période, ils peuvent avoir des effets sur la fertilité ou promouvoir l’innocuité. cancers, selon les premières études.

Après la diffusion de plusieurs enquêtes journalistiques en 2022, le gouvernement régional avait mis en place des contrôles, notamment par l’Agence régionale de santé (ARS), qui avait publié en ligne mi-janvier les effets d’une enquête sur l’eau potable.

Selon cette analyse, l’eau potable de 166 000 habitants de la région Auvergne-Rhône-Alpes contient des PFAS, les « polluants éternels », à des degrés au-dessus du seuil de référence européen.

Au cours des derniers mois, plusieurs gouvernements locaux et américains ont intenté des recours collectifs pour « mise en danger de la vie d’autrui » en exprimant leurs craintes quant à des « concentrations alarmantes » de PFAS liées à des produits commerciaux dans la Vallée de la Chimie, au sud de Lyon, où se trouve Arkema. .

Cette action intervient alors que la pharmacie Daikin de Pierre-Bénite a déposé un dossier pour la structuration d’une nouvelle unité de production, ce qui a provoqué l’ire des habitants.

« La nouvelle usine Daikin ne provoque pas de rejets de PFAS dans l’eau, contrairement à Arkema, qui fait l’objet d’un arrêté de septembre 2022 prescrivant l’arrêt de l’utilisation des tensioactifs de la famille des PFAS avant la fin de l’année 2024 », a indiqué le Rhône, soulignant avoir « pris des mesures fortes pour contrôler au maximum le fonctionnement de cet atelier ».

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