Mais que vont-ils se dire sinon « non, au revoir et merci » ? Même si Emmanuel Macron rencontrera vendredi les dirigeants du Nouveau Front populaire, un accord est plus improbable. Toujours entre la gauche et le président. PS, EELV, PC et LFI font de la nomination de Lucie Castets un impératif non négociable. Mais le chef de l’Etat s’y refuse. Autant dire que les débats qui débutent ce vendredi seront très probablement interrompus.
Pourtant, tout le monde s’y prépare comme s’il s’agissait d’un premier pas, comme si cette série d’entretiens remplaçait le cours de l’histoire. Emmanuel Macron d’abord parce qu’il a intérêt à démontrer qu’il est resté ouvert à la discussion jusqu’au bout. et que l’intransigeance du Nouveau Front Populaire est seule responsable de cet échec. « Il est le garant de la continuité de l’Etat et au vu de l’article 8 de la Constitution, il est le seul habilité à nommer un Premier ministre. Mais « il devra être sûr qu’il ne tombera pas au premier mouvement ». d’un certain montant », a rappelé mercredi l’Elysée.
Cependant, le président de la République a entendu des dirigeants de droite et d’extrême droite, en particulier Laurent Wauquiez et Marine Le Pen, dire qu’ils censureraient tout gouvernement qui compterait dans ses rangs des membres de LFI. Lucie Castets ne peut pas gouverner », conclut le château. Et l’entourage du chef de l’Etat s’énerve face aux articles qui soupçonnent Emmanuel Macron de ne pas avoir imposé son temps ou d’avoir repoussé les choses. « Les ordres d’usage ont été expliqués dans la lettre aux Français publiée dans leurs colonnes du 10 juillet », explique l’un de ses conseillers, qui ajoute : « Il espère que les forces politiques se rendront compte qu’il n’y a pas de majorité et que les cas particuliers des élections (faisant allusion aux nombreux députés élus grâce au Parti communiste) pourront en tenir compte. NDLR) les obligent à prendre leurs responsabilités. C’est en substance ce que le président entend rappeler vendredi aux représentants du Nouveau Front populaire pour « garantir que les forces politiques peuvent avancer », car « il y a un budget à voter », rappelle le Palais.
Mais, d’un autre côté, les représentants du NFP ont d’autres objectifs, notamment concrétiser l’appel de Lucie Castets au poste de Première ministre. « Si le président en nomme d’autres, nous présenterons une motion de censure », a prévenu mercredi Mathilde Panot. « Le PFN se réunira pour demander sa nomination », a ajouté le coordinateur national de La Francia insumisa, Manuel Bompard, dans un message publié sur le réseau social X. Voilà pour la façade. Car plus personne n’a beaucoup d’espoir, surtout depuis la publication ce week-end de la chronique de Jean-Luc Mélenchon appelant au limogeage du chef de l’Etat, tribune qui a profondément divisé le NFP.
L’enjeu pour la gauche, c’est essentiellement de se faire valoir. Il s’agira de faire preuve, malgré les tensions de ces derniers jours, d’un front unique et, surtout, de tenter de rejeter la responsabilité de la stagnation sur Emmanuel Macron. , le PS et LFI n’ont pas voulu répondre à nos questions. Dans l’après-midi, les discussions se poursuivront avec Laurent Wauquiez, qui arrivera avec un pacte de gouvernement. Mais l’alliance entre macronistes et LR ne suffirait pas non plus à former une majorité.
Les dirigeants du Parti républicain Marine Le Pen et Jordan Bardella, alors son meilleur ami de droite Éric Ciotti, l’emporteront lundi, bien qu’ils soient exclus de faire partie d’une coalition.
Emmanuel Macron avait d’abord promis de nommer un Premier ministre lundi 26 août, à l’issue de négociations avec les dirigeants des partis. Maintenant, il parle du 8 septembre. Trouver une majorité peut prendre encore plus de temps. . .