Qui sera le premier ministre? Cet ultimatum à Emmanuel Macron

Depuis le résultat de la deuxième circulaire des élections législatives anticipées du 7 juin, les Français attendent l’appel du nouveau Premier ministre. Un mois et demi plus tard, Emmanuel Macron a appelé n’importe qui, ce qui agace LFI. Puis ses dirigeants lui ont donné un ultimatum.

Emmanuel Macron a organisé des élections législatives anticipées les 30 juin et 7 juillet 2024. La majorité des Français s’est tournée vers la coalition du Nouveau Front populaire, qui regroupe les partis de gauche (Les Écologistes, LFI, PCF, PS, Place publique, Générations, etc. ), suivie en deuxième position par le parti d’extrême droite Rassemblement national. Mais depuis le 16 juillet, date à laquelle la démission du Premier ministre Gabriel Attal a été acceptée par le président de la République, ce dernier n’a pas nommé de nouveau chef. Pour cette raison, LFI menace Emmanuel Macron d’une procédure de destitution contre son « coup institutionnel contre la démocratie ».

Vendredi 23 août, Emmanuel Macron reçoit les autres forces politiques pour prendre une décision. Selon certaines rumeurs, le président n’aurait pas l’intention de nommer une personnalité de gauche. Les dirigeants des Insoumis, Jean-Luc Mélenchon, Manuel Bompard et Mathilde Panot, ont signé dans la nuit du samedi 17 août une tribune publiée le lendemain dans La Tribune Dimanche, pour prévenir le chef de l’Etat qu’« il serait sur sur le point de nommer un chef de gouvernement sans tenir compte du résultat politique. » Ainsi, LFI veut faire pression sur le chef de l’Etat, ce qui exclut les spéculations sur la nomination de l’élue du Nouveau Front populaire, Lucie Castets, à la tête du gouvernement. « Si vous ne nommez pas Lucie Castets, tous les moyens constitutionnels seront utilisés pour vous destituer et vous soumettre », prévient La France Insoumise. « Le seul propriétaire, c’est le vote populaire ! », a lancé le parti de gauche. Pourtant, dans le champ présidentiel, le risque ne semble pas inquiéter.

PHOTOS – Qui sont les ministres du gouvernement Attal ?

Lucie Castets, directrice des finances de la ville de Paris, n’a cessé de se dévoiler ces derniers jours, exprimant ses motivations et sa préférence pour la construction d’un gouvernement cohérent de coexistence. Mais la « trêve olympique » exigée par Emmanuel Macron pour la durée des Jeux olympiques n’a pas facilité la quête de légitimité de l’économiste de 37 ans. C’est pourquoi, peu après la cérémonie finale, Lucie Castets a repris la main en adressant une lettre aux députés de l’Assemblée nationale – hors RN – pour réaffirmer sa position de candidate de Matignon. Dans Le Parisien du 14 août, l’offensive continue. « Je ne suis pas là pour plaire à Emmanuel Macron, mais la logique institutionnelle veut que le gouvernement revienne au NFP, qui a obtenu le maximum de sièges », a-t-il insisté. « Je pense qu’il est dans une situation confuse mais il n’a pas beaucoup d’autres options. Notre objectif est de donner une forme d’incarnation à l’appel français au changement, de dire que nous sommes prêts », a poursuivi Lucie Castets, niant vouloir faire pression sur Emmanuel Macron. « Cette lettre est une main tendue aux parlementaires pour leur dire que nous pouvons bien travailler avec eux. Et nous avons une première réponse intelligente. »

Article rédigé en collaboration avec 6Médias

Crédits photos : DOMINIQUE JACOVIDES / BESTIMAGE

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