Après plusieurs reports, Emmanuel Macron doit présenter lundi les grands axes de la « planification écologique » qu’il entend marquer son quinquennat, malgré un bilan environnemental jugé insuffisant jusqu’à présent.
« Je suis convaincu que nous avons une voie qui est celle de l’écologie française », « une écologie du progrès », « qui n’est ni le déni », « ni le remède qui consiste à dire que ce sera un massacre », a affirmé le dirigeant. de l’Etat dimanche soir son interview télévisée.
Lundi, à 15 heures à l’Elysée, pour l’heure, le Conseil de planification écologique créé après sa réélection, avec Elisabeth Borne et les ministres concernés, se réunira. Son discours de clôture sera diffusé.
Selon son entourage, il s’agit de l’aboutissement de la série introduite par Emmanuel Macron entre les deux tours de l’élection présidentielle. Lors d’une assemblée à Marseille, il a promis que son Premier ministre de longue date serait « directement coupable de planification verte » pour passer « deux fois plus vite » aux émissions de gaz à effet de serre de 55% d’ici 2030.
Le second quinquennat « sera vert ou il ne le sera pas », a annoncé celui dont le premier mandat a déçu les défenseurs de l’environnement, et qui doit tenter de mobiliser l’électorat de gauche face au scrutin opposé à l’extrême droite. candidate Marine Le Pen.
Le chef du gouvernement a orchestré le travail qui a permis d’identifier, secteur après secteur (transports, industries, agriculture. . . ), l’effort nécessaire pour atteindre les objectifs de décarbonation de la France, et une cinquantaine de « leviers » pour les atteindre.
– ‘La bagnole’, ‘J’adore’ –
Elisabeth Borne a ensuite ouvert la voie en présentant les contours de ce plan aux dirigeants du parti et à la société civile la semaine dernière. Si les écologistes la jugent « lucide », ils demandent à passer des paroles aux actes et à financer cette tâche titanesque au-delà de 2024. .
Un sujet de tension, le rapport entre écologie et pouvoir d’achat, est entré dans le débat à un moment où les prix de l’électricité et du carburant augmentent. Plusieurs parties belligérantes ont appelé à une réglementation très stricte de la valeur de l’électricité.
Quant au pouvoir, « l’écologie est la réponse », a déclaré Macron dimanche.
Mais cette stratégie souffre pour l’instant d’être très technique et difficile à mobiliser autour de la société autour de la lutte contre le réchauffement climatique. Macron a suggéré au président de la République de faire un pas en avant pour « incarner » un « grand récit » fédérateur.
Sur TF1 et France 2, il a déclaré dimanche que la France abandonnerait le charbon jusqu’en 2027, convertissant ses deux dernières centrales, mais a fixé une date pour la sortie du pétrole et du gaz fossile, au grand dam de l’organisation Greenpeace. .
Fidèle à sa ligne d’écologie « non punitive », il a promis « d’accompagner les familles les plus modestes » dans leur propre transition écologique, et multiplié les messages pour montrer qu’il entend inspirer plutôt qu’interdire.
En refusant d’interdire les chaudières à fuel, après en avoir eu une idée, pour pénaliser les espaces ruraux, le déploiement des pompes à chaleur sera « soutenu ».
Et faire un clin d’œil aux automobilistes. Les Français « adorent la voiture et je l’adore », a déclaré Emmanuel Macron. Il a préconisé, également dans ce cas, un « accompagnement » pour « pousser nos familles à vendre de vieux véhicules diesel et thermiques » pour passer à des « hybrides » et « de plus en plus électriques ».
« Mais nous devrons le faire en étant intelligents, c’est-à-dire en générant des voitures et des batteries à la maison », au lieu de les télécharger depuis les Etats-Unis ou la Chine, a ajouté le président, qui doit « réindustrialiser par l’écologie ».
Réservez-vous de nouvelles annonces ce lundi pour réaliser cette ambition ?« Il va falloir être super concret, sans donner de leçon moralisatrice », a en tout cas déclaré un responsable gouvernemental impliqué dans le dossier, estimant que les Français devront comprendre leur propre « bénéfice » pour avoir une interaction dans cette transition.
© AFP 2023