Il y a le ciel, le soleil et la mer… Mais personne à l’horizon. Le village du Pouldu, charmante petite cité côtière où la vie rime avec les vacances, demeure désespérément vide. Pourtant, d’habitude, les locations saisonnières ont déjà commencé, au 1er avril. Las, les campings sont vides.
Joëlle Lefée, propriétaire du site des Grands sables, se désole. « Si ça va en ce moment ? Ça pourrait être mieux… On espère pouvoir sauver juillet-août. Pour le printemps, c’est foutu ». Elle devait céder le camping juste avant l’été à ses enfants et profiter d’une retraite bien méritée, après plus de 20 ans à gérer l’affaire avec son mari. Vu le contexte, elle va continuer à accueillir les fidèles, s’ils daignent bien se montrer, jusqu’à la fin de l’année.
« Les gens ne savent pas s’ils vont pouvoir venir… » Elle avait bien quelques réservations pour cet été. Mais tout le monde a rappelé et annulé. « On leur a fait un avoir valable 18 mois ». Les résidents habituels qui ont, pour certains, « leur maison secondaire ici », ne se sont pas montrés comme habituellement au 1er avril. De plus, deux de ses trois employés sont en arrêt pour garder les enfants. Alors elle reste là, avec son gendre et son mari qui, lui, profite déjà de sa retraite.
Comme pour tout le monde, le camping, fermé, ne sait pas comment ni quand rouvrir. « On pourrait accueillir les résidents habituels, ceux en mobile-homes ». Petites maisons équipées de douches, sanitaires : pratique pour éviter les espaces communs. Joëlle Lefée aimerait rouvrir aussi les emplacements nus. « Mais c’est pas évident. On ne va pas passer après chaque client pour désinfecter… » Elle garde quand même bon espoir. « Ce serait bien qu’on puisse rouvrir au 15 juin, comme les bars et restaurants ». Si tant est que la date ne change pas…
Le maire de Clohars-Carnoët a alerté le député Balanant La commune de Clohars-Carnoët regroupe une cinquantaine d’entreprises du secteur touristique. Le maire, Jacques Juloux, tente de les rassurer. « J’ai écrit une lettre à toutes les entreprises de tourisme, le 16 avril. La préoccupation est grande par rapport à la reprise ». Dans ce courrier, le maire rassure : « Aucune taxe sur les occupations du domaine public pour les terrasses de café ni sur les emplacements des enseignes et pré-enseignes » ne sera recouverte. Les travaux autour des campings et hôtels seront interdits pour privilégier la tranquillité des lieux de vacances, du 7 juillet au 31 août. Il a également envoyé un courrier à Erwan Balanant, demandant une « reprise progressive et ciblée des activités économiques à partir du 11 mai » en ciblant les bars, restaurants, hôtels, campings et activités de loisirs. « Calendrier, mesures barrière retenues, protection des salariés, annulation des charges dans la période, aides, tout doit pouvoir être mis sur la table, il y va de la survie de nombreux établissements… »