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Mais ces affirmations sont trompeuses : il s’agit d’une extrapolation d’une communication ponctuelle du 4 mai 2015 à l’occasion de « Midori no Hi », la fête du « jour vert » au Japon, comme l’a démontré le Mainichi Shimbun à l’AFP et comme nous avons pu le vérifier en consultant des exemplaires récents du journal.
Pour faire allusion à l’origine de ces rumeurs, nous avons commencé par rechercher sur Google les mots « journal de plantation », « Japon » et « Mainichi Shimbun ».
Puis nous sommes tombés sur plusieurs articles ou vidéos de médias francophones publiés à plusieurs années d’intervalle (comme ici en 2017 dans Le Figaro ou ici en 2018 sur BFMTV), certaines des photographies ont également été diffusées par le biais de publications sur les réseaux sociaux.
Le titre de la vidéo de BFMTV indique que l’initiative existe « depuis août 2015 », ce qui suggère qu’elle est peut-être toujours en cours.
Le premier paragraphe de l’article du Figaro indique que « le journal avec un flux de plus de 5,6 millions d’exemplaires par jour peut prospérer s’il est planté », suggérant également que ces exemplaires vendraient chacun d’entre eux. jour.
À travers les dates pour exclure les contenus publiés après 2016 (comme détaillé dans cette instruction via AFP) avec des mots-clés anglais cette fois-ci, on peut retrouver une vidéo postée sur YouTube le 20 août 2015 (archivée ici), qui mentionne également le « journal vert ». » du Mainichi Shimbun.
Cependant, une voix off a affirmé que le journal avait été publié « le jour vert » et qu’il avait « touché plus de 4,6 millions de personnes ».
Ce « jour vert », ou « Midori no Hi » en japonais (qui peut aussi être traduit par « jour vert » ou « jour de la nature »), est un jour férié au Japon célébré le 4 mai, qui est le « jour d’or ». », une série de jours fériés au début du mois de mai.
Avec ces éléments et grâce à une nouvelle recherche Google des mots « Mainichi Shimbun » (« 毎日新聞 ») et « journal vert » écrits en caractères japonais (« グリーンニュースペーパー ») vers le 4 mai 2015, il est concevable de localiser la mention de cette initiative dans les pages du journal et de ses publications sur X (ici ou ici).
Un article publié le 1er mai 2015 (lien archivé ici) indique que « le Mainichi Shimbun deviendra vert pour le ‘Midori no hi’ », annonçant une occasion à Tokyo appelée « Green Party in Tokyo » ce jour-là.
L’article précise que l’édition spéciale du « Quotidien Vert » sera composée de « quatre pages » soumises, en plus du même vieux journal, pour les éditions matinales du « Mainichi Shimbun Tokyo, Osaka et les Bureaux de l’Ouest ». qui seront publiés sur du « papier recyclé » et qui comprendront des « graines de fleurs ».
Il est également indiqué que cette édition spéciale devait être « distribuée gratuitement » à l’occasion de la tenue dans un quartier central de Tokyo, où des activités visant à « planter les graines du journal » étaient également prévues.
Un autre article (qui n’est plus disponible en ligne mais qui peut encore faire des recherches dans les archives) ajoute que « l’objectif du ‘journal vert’ est de sensibiliser les autres à l’importance de la nature tout en s’amusant ».
La description d’une vidéo (lien archivé ici) sur l’occasion publiée sur le site web du journal indique également que « 1 500 exemplaires du « journal vert » ont été distribués, dont l’édition contient des articles liés à l’environnement publiés sur du papier contenant cinq types de semences. «
Les enregistrements de la page de la « Journée de la nature » de 2015 montrent également que la page en ligne du journal était également habillée de vert pour l’occasion, avec le logo Mainichi Shimbun, bleu et vert, ainsi que les titres de certains articles et chroniques.
Une dizaine d’objets similaires à la nature ont également été mis en avant.
D’autre part, rien n’indique que cette croisade se soit répétée depuis.
Un mot-clé Google recherchant des effets après 2016 n’a donné aucun effet, mentionnant d’autres distributions ultérieures de ces « journaux verts » qui seront plantés par le biais du Mainichi Shimbun ou toute généralisation d’une telle pratique.
« Le journal Mainichi Shimbun n’utilise pas de graines tous les jours. Il n’en utilise jamais. Les journaux verts sont complètement distincts des journaux authentiques », a déclaré le journal à l’AFP le 12 avril 2024.
« Mainichi Newspapers Co. a distribué un ‘journal vert’ spécial contenant des graines de fleurs lors d’une occasion célébrée le 4 mai 2015, qui est le ‘Green Day’, une fête nationale », mais « cette occasion n’a pas été répétée », a déclaré le Mainichi Shimbun. .
Le journal précise également qu’« un total de 1 500 exemplaires ont été distribués gratuitement » et que « l’objectif est de sensibiliser à l’importance de la nature ».
Ces chiffres sont bien loin des « 4,6 millions » d’exemplaires vendus dont parlent certaines publications et dont ce journal va s’effondrer. Ces derniers semblent plus proches des chiffres d’audience ou de « tirage » des éditions classiques du journal en 2015. , c’est-à-dire le nombre de personnes « touchées » par l’intermédiaire d’un journal, par exemple par l’intermédiaire d’un membre de la famille ou de son employeur, mais qui doit être différencié du strict nombre d’exemplaires vendus du journal.
L’AFP a également pu vérifier que les exemplaires du journal du 10 janvier 2024 au 14 avril 2024, consultables gratuitement à la Bibliothèque nationale de France (BnF) à Paris, ne comportaient pas de graines à planter, et que leurs logos étaient bleus et non verts comme ceux de l’exemplaire spécial du 4 mai 2015.
L’équipe de l’AFP à Tokyo a également observé la même chose avec le Mainichi Shimbun qu’elle reçoit.
Lorsque l’on recherche « planter » dans l’une des éditions vintage du journal, on se rend également compte qu’il ne s’agit que de papier et qu’il ne permet pas de faire pousser des plantes, comme l’avait également démontré un YouTuber hispanophone fondé au Japon dans une vidéo (archivée ici). Cela nous ramène à ces rumeurs trompeuses, répandues en juin 2021.
L’édition du 4 mai 2015 « est plus une initiative de publicité, même si le contexte est bon », a déclaré à l’AFP le 15 avril Cesar Castellvi, professeur de sociologie japonaise à l’université Cité de Paris.
Lors d’une visite de l’Association japonaise des rédacteurs et rédacteurs en chef de journaux, qui donne un aperçu des campagnes publicitaires menées dans les médias japonais, vous pouvez également trouver la maquette de l’édition spéciale du 4 mai 2015 (archivée ici).
On peut voir qu’il comporte 4 pages avec des articles similaires à l’environnement, ainsi que deux pages publicitaires pour les bières « Green Label » de la marque Kirin, qui ont en partie financé l’édition.
Le groupe Dentsu, l’un des principaux annonceurs japonais, a pris en charge la production de cette édition spéciale, a-t-il déclaré.
L’organisation a déclaré à l’AFP le 19 avril qu’elle avait participé à la campagne, se référant au Mainichi Shimbun pour les principaux points de la campagne.
« Il s’agit plus d’une croisade marketing que d’une véritable révolution dans ce domaine », a déclaré Castellvi, ajoutant que « le style n’a pas été repris par d’autres journaux, et Mainichi lui-même n’est pas retourné dans la croisade depuis ».
Raphaël Languillon, chercheur et géographe à l’Institut français de recherche sur le Japon (lien archivé ici) et à l’Institut de gouvernance environnementale et de développement territorial (IGEDT) de l’Université de Genève, a également déclaré à l’AFP le 23 avril que la diffusion de cette édition correspondait à « un tour de passe-passe » de la part du journal, voire à une action qui pourrait tout simplement être du « greenwashing » (i. e. une utilisation trompeuse d’arguments basés sur des pratiques intelligentes d’études environnementales dans des opérations de marketing ou de communication), soulignant toutefois qu’elle a permis de rendre visibles à la population des problèmes similaires à l’environnement.
L’initiative n’est pas propre au Japon, contrairement à ce qui est suggéré dans des messages largement diffusés sur les réseaux sociaux. Il existe actuellement plusieurs sociétés proposant des articles de papeterie avec des graines à planter, fondées dans plusieurs pays, telles que « Carteapousser. com » (archivé). lien ici), « Good Act » (lien archivé ici) ou « Kokopelli » (lien archivé ici) – et donc en avril 2024, il sera relativement simple de se procurer de tels produits en France, par exemple.
Si vous recherchez les mots « journal vert » en japonais, dans le moteur de recherche du site qui répertorie les croisades de communication menées par le biais des médias et des annonceurs, vous ne trouverez pas d’autre fait que celui-ci, suggérant également que la croisade n’est pas reproduite à travers le Mainichi Shimbun.
Les éditions spéciales des journaux japonais, qui sont distribuées gratuitement lors de grands reportages ou lors de journées spéciales, ne sont pas non plus inhabituelles au Japon, rappelle César Castellvi.
Dans un article publié en mars 2020 à propos de ce dernier (appelé « gōgai »), le chercheur expliquait qu’il s’agit « d’éditions spéciales qui se distinguent avant tout de la publication normale dans les journaux », notant que « la distribution de gōgai dans les quartiers surpeuplés est aussi un moyen pour les journaux de rappeler leur présence à la population ».
Bien que la presse écrite soit toujours très populaire au Japon, comme en témoignent les chiffres disponibles sur le site de l’Association japonaise des rédacteurs et éditeurs de journaux (lien archivé ici), les titres les plus importants proposent deux éditions par jour (une le matin et une l’après-midi), néanmoins, les ventes de journaux sont en baisse dans le pays. analysé par le Reuters Institute for the Study of Journalism en 2022 (lien archivé ici).
« S’abonner à un journal, même si on ne le lit pas, n’est pas rare au Japon (. . . ) et la presse est une industrie qui emploie beaucoup », explique César Castellvi, ajoutant toutefois que « les lecteurs de journaux sont encore, comme dans le reste du monde, des personnes âgées, et dans un pays où un tiers de la population a plus de 65 ans, la durée des journaux papier reste une question ».
C’est particulièrement vrai pour le Mainichi Shimbun, qui se présente (lien archivé ici) sur son site comme le « plus ancien journal japonais », né en 1872, mais qui, selon César Castellvi, a connu des difficultés financières ces dernières années.
« La principale explication de la baisse de la consommation de papier par les journaux japonais est que leur flux a diminué, en particulier depuis la fin des années 2010, en particulier le Mainichi Shinbun. En ce qui concerne les lecteurs, il n’y a aucune preuve que cette croisade de 2015 ait eu un effet réel. » a-t-il déclaré.
Présenter le Japon comme un « pionnier » en matière de développement durable, comme le laissent entendre les publications, reflète pleinement la réalité, selon des experts interrogés par l’AFP.
Le Japon fait ainsi partie des 10 pays les plus émetteurs de CO2 (à la neuvième place, juste après le Royaume-Uni et devant le Canada), selon une étude (archivée ici) qui prend en compte les émissions cumulées de CO2 réalisées en 2021 grâce aux engagements britanniques. Dossier carbone sur le réchauffement climatique.
Cependant, le fait que les émissions de CO2 d’origine humaine soient dues au réchauffement climatique actuel fait désormais l’objet d’un consensus au sein de la communauté clinique, comme le détaille cette fiche d’information préparée par l’AFP.
« D’un point de vue énergétique, le Japon est fondamentalement dépendant de l’énergie thermique issue des énergies fossiles : charbon, fioul et pétrole (. . . ), dont une part énorme est importée », explique Raphaël Languillon.
« En matière de production d’électricité, le Japon n’est évidemment pas à la mode aujourd’hui », résume le chercheur, soulignant toutefois que le pays a mis en place une « stratégie hydrogène ambitieuse et pionnière » visant à réduire sa dépendance au gaz, au pétrole et au charbon, mais dont les premiers effets (lien archivé ici) ne sont toujours pas à la hauteur des attentes.
Raphaël Languillon cite également le fait que « le Japon a longtemps misé sur le train, plutôt que sur l’avion, par exemple, comme moyen de transport », « beaucoup plus vital que les États-Unis, ou même que certains pays européens, dont la France ».
Le chercheur note également des disparités entre les politiques mises en œuvre au niveau des collectivités locales, en y ajoutant des villes ou des quartiers, dont certains sont « très vertueux », en matière de collecte et de recyclage des déchets, comme le détaille cet article (archivé ici) du magazine Washington. Courrier.
Le gouvernement japonais dispose également d’une feuille de route (archivée ici) sur le tri et la valorisation des déchets plastiques, le pays étant l’un des plus grands fabricants de déchets plastiques.
Mais Raphaël Languillon souligne que « l’infrastructure ne suffit pas », ce qui conduit à l’incinération de composants de déchets, même recyclés, qui permet à son tour de produire de l’électricité, mais génère aussi des gaz à effet de serre, comme le détaille également cet article (archivé ici) du Financial Times.
La notion de progression durable est très présente dans la communication des entreprises au Japon, selon des chercheurs interrogés par l’AFP
« Ce qui frappe dans la presse japonaise, c’est le fait que les ‘ODD’ [pour ‘Sustainable Progress Targets’ [NDLR : les Sustainable Progress Goals de l’ONU] ont été mis en avant dans les années 2010, par exemple, pour justifier les reportages », explique César Castellvi.
« C’est un sujet qui revient très ponctuellement, plus ponctuellement qu’en France, et qui est aussi repris par les entreprises en termes de communication », précise le chercheur, précisant que « l’Asahi Shinbun, autre journal national de premier plan, a même créé un média en ligne engagé sur cette question », et envisageant ainsi que « de ce point de vue, Peut-être est-il concevable de dire qu’ils sont des pionniers.
Le Mainichi Shimbun a également développé un segment appelé « Mottainai » – lien archivé ici (un mot japonais faisant référence à un remords semblable à un déchet et, plus généralement, au concept de réduction des déchets par le recyclage), qui répertorie des éléments similaires au progrès durable sur leur site.
Mais ces efforts de communication « doivent être pris avec des pincettes », estime César Castellvi, car le Japon est un pays qui « consomme encore beaucoup de plastique et d’électricité ».
« En ce qui concerne la communication des objectifs de développement durable, cela fonctionne très bien. Mais ce ne sont pas des faits concrets », précise Raphaël Languillon, citant par exemple le « mur construit sur la côte nord-est du Japon après la guerre de 2011 ». tremblement de terre, qui est catastrophique sur le plan environnemental et social.
Le chercheur évoque également la datation spécifique de la nature au Japon, où « trois conceptions de la nature s’entremêlent, liées à l’animisme et à la religion, au modernisme et à une esthétique plus traditionnellement liée à la Chine », ce qui peut conduire à des interprétations trompeuses ou mal comprises. La relation des Japonais avec l’environnement.
« Quant à l’environnement au Japon, c’est un peu ambigu », explique Cesar Castellvi.
C’est la première fois que des rumeurs se répandent largement sur les réseaux sociaux prétendant dépeindre le Japon comme un pays de style en termes de couverture de la nature ou de l’écologie.
Fin août 2023, par exemple, l’AFP avait confirmé des rumeurs selon lesquelles au Japon, tout arbre susceptible d’être trouvé sur une rue sous structure était déplacé et replanté, ce qui reposait également sur une extrapolation de situations exceptionnelles, comme détaillé dans cet article.
25 avril 2024 Titre correct de la photo 24 avril 2024 Suppression de la mention des automobiles et de l’origine des importations d’énergie entre guillemets.