Locjean, un site et une chapelle un brin mystérieux

La chapelle Locjean est un site qui ne se dévoile pas au premier regard. Et l’ambiance qui s’y dégage est unique. Il faut dire que, de tout temps, le site été entouré de mysticismes liés aux différents cultes. Situé dans le village du même nom, sur la route de Merlevenez, l’édifice religieux est entouré de tilleuls et hêtres centenaires. Reconstruite en 1884, la chapelle, qui a été rattachée à la commanderie des Templiers, est placée sous le double vocable de Saint-Jean-Baptiste et de Saint-Jean-l’Évangéliste.

Ce dernier trône au-dessus de l’entrée principale. Une porte qui fait aussi le lien avec des cultes plus anciens : si l’on y prête attention, sur l’une des pierres des marches, on découvre une croix celtique gravée.

« Lors des pardons, les croyants s’imposaient les génuflexions, on signifiait de manière cachée le maintien des croyances anciennes », explique Philippe Le Squer, féru d’histoire locale, qui fait remarquer qu’à l’intérieur, sur un pilier nord, une feuille de chêne, arbre sacré des celtes Vénètes, est aussi sculptée. Sur l’un des angles extérieur, un ange. Il a été ajouté lors de la reconstruction, au moment du culte mariale dont on trouve deux importants témoignages à l’intérieur. Perchée sur son tertre artificiel, la chapelle domine sa fontaine votive. Un élément est sculpté dans la niche, l’autre saint patron : Jean le Baptiste. Là encore, en y portant attention, on y découvre l’un des « trésors » de Locjean : le baptisé porte un kilt ! Et le passionné riantécois d’argumenter : « Cette tenue est attestée durant la révolte des bonnets rouges par la comtesse de Sévigné, qui écrivait que les « anciens Bretons portaient encore le kilt » ».

Propriété privée, la chapelle n’est ouverte au culte qu’une fois par an, « en juin, lors du solstice d’été », lors du pardon. Une célébration qui se termine toujours par un feu de joie et la descente de la colombe fleurie, symbolisant l’Esprit saint. Différents groupes aux pratiques occultes s’y réunissent aussi. On peut citer les druides de l’ordre du Grand chêne, de la loge maçonnique de rite écossais et les chevaliers teutoniques. Un site très riche puisqu’à quelques pas de là se trouvent (sur un terrain privé) les restes du dolmen de Park neué (champ nouveau).

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