Emmanuel Macron « doit terminer son mandat », affirme l’ex-président François Hollande

« Je suis pour le respect des échéances », a déclaré l’ex-président socialiste, qui « ne fai (t) pas partie de ceux qui spéculent sur un départ anticipé d’Emmanuel Macron, comme Jean-Luc Mélenchon (leader de la gauche radicale, NDLR) et Marine Le Pen (cheffe de l’extrême droite, NDLR) ».

Pour l’ancien locataire de l’Elysée de 2012 à 2017, « quels que soient les reproches qui peuvent être adressés » à son successeur – « et ils sont nombreux », souligne-t-il – « il a été réélu et il doit donc terminer son mandat », d’autant plus que « sa démission provoquerait une crise institutionnelle majeure » en France.

Pas question non plus de convoquer de nouvelles élections législatives, estime M. Hollande, de nouveau élu député en juillet dernier dans son fief de Corrèze (centre). « Je ne vois pas en quoi une dissolution, d’ici six mois, pourrait nous donner une Assemblée différente de celle d’aujourd’hui », divisée en trois blocs et sans majorité, justifie-t-il.

La France a connu en 2024 des mois de crise politique, déclenchée par la dissolution de l’Assemblée après la déroute du camp présidentiel aux élections européennes face à l’extrême droite. Des législatives anticipées organisées l’été dernier ont abouti à la formation d’une Assemblée fracturée en trois blocs (alliance de gauche, macronistes et droite, extrême droite), dont aucun ne dispose de la majorité absolue.

Le temps venu pour une démocratie parlementaire apaisée

Le centriste François Bayrou, nommé en décembre, est le quatrième Premier ministre que la France a connu en 2024. Son prédécesseur a tenu trois mois, avant d’être renversé par une alliance des députés de gauche et d’extrême droite, une instabilité inédite en France depuis des décennies. Jugeant « le temps venu pour une démocratie parlementaire apaisée », François Hollande avance même que le nouveau gouvernement de François Bayrou « pourra tenir jusqu’en 2027 ». A condition toutefois qu’il « concède des gestes significatifs », en particulier sur les retraites et la « justice fiscale », afin de ne pas s’exposer à « des tentations de censure ».

Soucieux de « permettre le retour d’une stabilité dans le pays », M. Hollande souhaite également « retrouver un grand Parti socialiste », à la fois « pleinement autonome » vis-à-vis du parti de la gauche radicale La France insoumise (LFI), et « capable d’accueillir » des figures social-démocrates. Réclamant qu’un congrès « ait lieu avant l’été » pour trancher la ligne et « préparer 2027 », François Hollande botte cependant en touche sur la question de son éventuelle candidature à la prochaine présidentielle prévue en 2027.

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