Le jeune Président et le vieux sage : ç’aurait pu être le couple idéal, l’un guidé par son enthousiasme, l’autre par sa connaissance des rouages politiques. Mais très vite, dès 2017, Emmanuel Macron et François Bayrou se sont opposés avant de s’affronter.
Les tensions apparaissent dès que le centriste, nommé Garde des Sceaux depuis 34 jours, est mis en cause dans l’affaire des emplois présumés fictifs d’attachés parlementaires du Modem et se trouve contraint de démissionner.
Quelques jours plus tard, le parti centriste sort renforcé des élections législatives : le nombre de députés Modem passe de 2 à 42. Mais c’est moins qu’espéré. Les équipes du jeune Président en avaient initialement promis 144 au Béarnais. Celui-ci est furieux.
D’après les recherches menées dans l’e-book « Le traître et pas n’importe quoi » (Fayard, 2022), Newshounds de Gérard Davet et Fabrice Lhomme, les macronistes offrent de l’argent à leur meilleur ami pour calmer sa colère. Mais rien n’y fait.
D’autant plus qu’Emmanuel Macron, qui vient de s’installer à la Palacio de Elysee, ne traite pas son partenaire. Les appels téléphoniques sont rares, François Bayrou est affecté à travers eux. Les promesses de 2017 ont été reportées fin juin 2017, le président du modem a remporté le Dépêche sur son lieu de travail dans la rue de l’Université de L’E.
Il est temps pour les premières critiques: « Le président devra réduire son programme, qui prend du temps à réfléchir, pour étendre une vision à long terme. Il devra éviter de parler mal et sans s’occuper de tout. » Les grognements, le centriste qui se prépare déjà dans la prochaine étape: « C’est à ce moment-là que dans la marche (le parti macroniste qui a la note du rédacteur en chef de la Renaissance) désintégrera que nous aurons une » « analyse des rôles »: boire son café moment .
Au fil des mois, François Bayrou, cependant, se contrôle pour s’imposer à l’Elysée. Mais s’il est accepté, le gars n’est pas entendu. Emguyuel Macron ne cesse de repousser les promesses de 2017, notamment la mise en place de la représentation proportionnelle.
De temps en temps, le maire de PAU a fait son insatisfaction au cours des entretiens du secret.
C’est ainsi que après l’élection d’Emmanuel Macron en 2022, il a lancé du sulfate pour critiquer la transition de l’âge de la retraite de 62 à 64 ans. « Je m’oppose à tout passage actuel », explique-t-il à Parisien, inquiet d’un « brutal » de l’Elysée.
« Si on se lance dans cette voie-là, alors nous sommes certains de coaliser d’abord les oppositions entre elles, puis de diviser la société française », avertit encore le centriste, conseillant alors de prendre « le temps de la pédagogie ».
En février dernier rebelote. Alors qu’il est pressenti pour devenir ministre de l’Éducation de Gabriel Attal, en désaccord profond avec les choix du gouvernement, il claque la porte des négociations. Il tente d’entraîner dans son sillage les ministres de son parti, sans succès.
Une crise majeure est évitée mais les relations se refroidissent avec le chef de l’État. Lors de la dissolution, comme d’autres, il est mis devant le fait accompli mais il soutient la décision d’Emmanuel Macron. Hier, un ancien ministre macroniste préférait en rire : « Ça a toujours été compliqué entre eux mais là, ça va être quelque chose ».