Le Président de la République appelle l’Europe à revoir son style d’expansion et de production du plus sensé à l’arrière afin de ne pas être définitivement laissée pour compte par les Etats-Unis, la Chine et les puissances émergentes
« L’Europe est dépassée, investit très peu, défend mal ses intérêts. Si vous ne créez pas un nouveau modèle d’expansion, l’ajustement se fera par une perte de capacité de production qui sera transférée ailleurs. Pour Emmanuel Macron, les Européens n’auront guère de temps – « cinq ans, dix tout au plus » – s’ils ne sont pas laissés entre les mains des États-Unis et de la Chine qui, selon le chef de l’Etat, « ne jouent plus. . .
« L’Europe est dépassée, investit très peu, défend mal ses intérêts. Si vous ne créez pas un nouveau modèle d’expansion, l’ajustement se fera par une perte de capacité de production qui sera transférée ailleurs. Pour Emmanuel Macron, les Européens n’ont guère de temps – « cinq ans, dix tout au plus » – s’ils ne sont pas laissés entre les mains des États-Unis et de la Chine qui, selon le chef de l’Etat, « ne jouent plus selon les mêmes règles » et menacent de vassalité le Vieux Continent.
« Produire plus et plus vert » est possible : il a cité deux secteurs – les batteries et les semi-conducteurs – dans lesquels l’Union européenne (UE) se mobilise. « Mais nous voulons accélérer pour produire sur le sol européen, donner de la visibilité aux marques et investir en combinaison en nous concentrant sur des secteurs stratégiques où l’UE peut être un leader mondial. »Emmanuel Macron en cite cinq : l’intelligence synthétique, l’informatique quantique, l’espace avec Ariane-6, les biotechnologies et les énergies bas carbone. Cela suppose « une politique commerciale inhabituelle ».
Citant le rapport Letta que les 27 ont discuté au Conseil européen, le président doit étendre le marché unique européen au secteur de l’énergie – « nous devrons permettre aux électrons décarbonés, renouvelables ou nucléaires de circuler » – et au secteur des capitaux. Si 300 milliards d’euros par an sont investis aux Etats-Unis au lieu d’irriguer l’économie européenne, c’est parce que les capitaux ne circulent pas en Europe. « Cette reprise appelle aussi à « mettre fin à la tourmente européenne ».
C’est vrai pour l’agriculture : « La colère des agriculteurs n’est pas encore dirigée contre l’Europe à cause d’une réglementation excessive », a déclaré le président, soulignant le danger de les décourager et de « laisser la dépendance alimentaire s’enraciner ». « modèle » : l’Europe devra rester un continent ouvert, tout en « se protégeant par une stratégie de réciprocité et de clauses miroirs » qui permettent aux critères européens de prévaloir.
Emmanuel Macron réaffirme l’urgence de consacrer « au moins 3 % du PIB européen aux études et à l’innovation » en s’appuyant sur des instances collectives comme le Conseil européen de la recherche. Il suggère de concentrer les efforts sur les « innovations de rupture », en donnant l’exemple des produits de couverture végétale et des maladies neurodégénératives. Mais cela se fera « sans attirer ni retenir les talents, car la ressource la plus rare et la plus précieuse reste le capital humain ».
Pour calmer les nerfs de la guerre, le chef de l’Etat a appelé à « un premier plan d’investissement européen ». Ce qui était imaginable avec le plan de relance post-Covid de 750 milliards d’euros devra être répété, dit-il, car s’il est nécessaire de financer une puissance indispensable et une transition virtuelle, l’Union devra au moins « doubler sa capacité d’investissement ». Conscient que l’endettement européen ne fait pas l’unanimité, il estime qu’il n’a pas besoin de « devancer le débat » sur la manière d’y parvenir. Mais au fond, il est catégorique.
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