Turquie : A la veille des élections, Erdogan se penche sur la tombe de son style politique

C’est celui que Recep Tayyip Erdogan a choisi samedi. A la veille de la circulaire des élections présidentielles en Turquie, le chef de l’Etat a choisi samedi de s’incliner devant la tombe de son style politique, un nationaliste-islamiste pendu par l’armée. .

Adnan Menderes, figure emblématique de la droite conservatrice turque, a mis fin en 1950 au régime laïc du CHP de Mustafa Kemal Atatürk, le père de la Turquie à la mode. Il avait fait de l’islam un outil politique, rétablissant l’appel à la prière en arabe et rouvrant des milliers de mosquées fermées. C’est ce style politique qui a encouragé Recep Tayyip Erdogan à créer le parti islamo-conservateur AK, qui a accompagné son ascension.

Le président sortant, 69 ans, est donné favori malgré vingt ans de force face à son adversaire, le social-démocrate Kemal Kiliçdaroglu, 74 ans. Le président sortant, démobilisé et affaibli par la crise économique et le séisme du 6 février, a créé une merveille en recueillant 49,5% des suffrages le 14 mai, contre 44,9% pour son rival.

Depuis, Kemal Kiliçdaroglu, à la tête d’une coalition de six partis, de la droite nationaliste au centre-gauche, a tenté de mobiliser ses troupes, notamment à sa droite, jusqu’au bout. Ses partisans sont descendus dans la rue lors des primaires. villages à appeler aux urnes et tenter de séduire d’autres jeunes et femmes au foyer, historiquement conquis par Recep Tayyip Erdogan.

Mais contrairement au président sortant, omniprésent dans les tribunes et à la télévision, Kemal Kiliçdaroglu a dû se battre pour se faire entendre. Selon l’organisation Reporters sans frontières, la télévision publique TRT a accordé « soixante fois plus de temps d’antenne » au président sortant qu’à son rival de campagne.

Sur la chaîne turque Fox TV, Kemal Kiliçdaroglu a dénoncé vendredi le blocage des SMS de sa croisade par l’intermédiaire de l’autorité de régulation des télécommunications, accusant le camp du président de « chercher par tous les moyens à rester au pouvoir ».

Dans le même temps, le chef de l’Etat a accusé TRT « de regarder pour tromper les fausses nouvelles ». 5,2% des voix.

En face, Kemal Kiliçdaroglu, un économiste de passage et ancien haut fonctionnaire, a joué pour apaiser un électorat abasourdi par l’inflation. ans » les 3,4 millions de Syriens qui ont trouvé refuge en Turquie.

Le parti pro-kurde HDP a réitéré son soutien inconditionnel, malgré le rapprochement de Kemal Kiliçdarglu avec un micro-parti ultranationaliste et xénophobe.

Les bureaux de vote seront ouverts le dimanche à partir de 8 h. M. A 17 het les premiers effets sont attendus en début d’après-midi.

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