Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a qualifié samedi le plafonnement du prix du baril de pétrole russe à 60 dollars d’insuffisant, la veille par les pays de l’UE, du G7 et de l’Australie, considérant qu’il ne s’agissait pas d’une « décision sérieuse », Kiev suggérant une valeur deux fois plus faible.
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La Russie, pour sa part, a déclaré qu’elle « n’accepterait pas » ce plafonnement, qui devra se mettre en position dans les prochains jours de restreindre les moyens monétaires de Moscou dans son invasion de l’Ukraine.
Le prix du baril de pétrole russe (brut de l’Oural) est aujourd’hui d’environ 65 dollars, légèrement au-dessus du plafond européen, ce qui implique un effet limité à court terme.
Dans la matinée, cependant, Kiev était satisfait d’un tel mécanisme contraignant, à moins que plus rapidement ou plus tard dans la « destruction » de l’économie russe sous le poids des sanctions étrangères. « Il aurait été obligatoire de réduire (le prix maximum) à 30 dollars pour détruire (l’économie russe) encore plus rapidement », a déclaré le chef de cabinet de la présidence ukrainienne, Andriy Iermak.
Mais dans la soirée, le président Zelensky a suivi une position beaucoup plus occidentale.
« Position faible »
« Ce n’est pas une résolution sérieuse de fixer une telle limite sur les prix russes, ce qui est confortable pour le budget de l’Etat terroriste », a-t-il déclaré, selon le bureau présidentiel.
« La Russie a déjà causé des pertes colossales à tous les pays du monde en déstabilisant intentionnellement le marché de l’énergie. Et le monde ne peut pas oser » faire un « véritable désarmement du pouvoir » de Moscou, a-t-il déploré. « C’est une position faible », a-t-il déclaré.
Un plafond critiqué à Kiev et rejeté par Moscou. Nous ne nous contenterons pas de ce plafond », a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, cité par les agences russes, alors que Moscou avait déjà averti qu’il ne livrerait plus de pétrole aux pays qui suivraient cette mesure.
Cependant, dans cette première réaction de Moscou, M. Peskov a déclaré que la Russie s’était « préparée » en amont « à un tel plafond », donnant plus de détails.
Vendredi, les 27 pays de l’Union européenne, le G7 et l’Australie se sont mis d’accord sur « une valeur maximale de 60 dollars américains pour le brut d’origine russe transporté par voie maritime », selon un communiqué commun.
Le mécanisme entrera en vigueur lundi « ou très peu après », ont déclaré le G7 et l’Australie. C’est également ce jour-là que commence l’embargo de l’UE sur le pétrole russe transporté par voie maritime, qui représentera déjà les deux tiers de ses achats de brut à la Russie.
Ainsi, seul le pétrole vendu par Moscou pour une valeur égale ou inférieure à 60 dollars peut continuer à être livré. Au-delà de cette limite, il sera interdit aux entreprises de fournir ce que le transport maritime permet (fret, assurance, etc. ).
L’Allemagne et la Pologne doivent également éviter leurs expéditions par un pipeline jusqu’à la fin de l’année, en plus de l’embargo européen, les importations russes en général seront affectées de plus de 90%, selon les Européens.
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