Cinq anciens policiers accusés d’avoir drogué un journaliste d’investigation pour l’arrêter ont été condamnés vendredi à des peines allant de cinq à 12 ans en Russie, à l’suite d’un procès rare de responsables de l’application de la loi.
L’arrestation d’Ivan Golounov, journaliste au journaliste indépendant Meduza, avait fortement mobilisé la société civile en juin 2019 et a atténué la corruption policière en Russie, qui est l’un des piliers de la formule exécutée pendant 20 ans par l’intermédiaire de Vladimir Poutine.
Golounov, 38 ans, arrêté à Moscou par l’intermédiaire de policiers qui ont déclaré avoir découvert des quantités gigantesques de drogue dans son sac à dos et son appartement.
Rarement le journaliste a été disculpé et libéré cinq jours plus tard, à la suite d’une mobilisation médiatique exceptionnelle, anonyme et même de certaines personnalités de l’élite russe.
Les cinq policiers qui l’ont arrêté ont ensuite été démis de leurs fonctions et arrêtés.
Denis Konovalov, le seul accusé à admettre les faits, a été condamné à cinq ans de prison dans le cadre d’un accord, selon la même source.
Chacun des coupables devra payer à la victime un million de roubles, soit environ 11 000 euros au taux existant.
– Première étape terminée –
Golounov s’est dit « satisfait de la décision du tribunal » et s’est adressé à la presse après l’annonce du verdict.
J’ai promis de rendre justice. Et la première étape a été franchie », a-t-il déclaré, ajoutant que les noms des commanditaires devaient être établis.
Les cinq policiers condamnés vendredi ont été poursuivis pour « abus de pouvoir », « falsification » de preuves, « trafic de drogue », « crime organisé ».
Selon l’accusation, les accusés avaient illégalement acquis de la « cocaïne et de la méphédrone » qui se trouvent ensuite dans le département du journaliste.
Les peines de vendredi sont sévères, mais inférieures à celles demandées par le procureur, qui a réclamé 16, 12 et 7 ans pour les protagonistes.
Connu pour ses enquêtes sur la corruption à la mairie de Moscou ou le détournement de fonds dans des espaces tels que le microcrédit et les salons funéraires, Ivan Golounov travaille pour Meduza, dont l’éditeur est à Riga, la capitale lettone.
Cependant, la survie de ce site est menacée, le gouvernement russe l’ayant classé fin avril comme un « agent étranger », un prestige réservé aux organisations financées par l’étranger et parfois hors de contrôle avec le Kremlin.
Ce prestige est un répulsif pour les annonceurs potentiels, mais désireux de ne pas atteindre les autorités. Meduza s’appuie maintenant sur la générosité de ses lecteurs pour survivre.
En Russie, les organisations ou les Américains classés comme « agents étrangers » doivent, en 2012, signer avec les autorités, enlever des formalités administratives fastidieux et manifestement manifester ce prestige dans leurs publications.
Meduza accompagne chaque article qu’elle poste sur Twitter avec un message expliquant que le site est « un agent de l’étranger ».