Une « écologie française ». Emmanuel Macron a présenté, lundi 25 septembre, les grands axes de sa « planification » pour une écologie « souveraine », « compétitive » et « juste ». Après s’être vanté dimanche après-midi à la télévision d' »une écologie du progrès », « qui n’est ni un déni », « ni du remède qui consiste à dire ‘ce sera un massacre’ », le chef de l’Etat a encore clarifié sa vision à l’issue d’une assemblée ministérielle à l’Elysée pour approuver son plan de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Pour atteindre les objectifs de la France, soit un allégement de 55% d’ici 2030 par rapport à 1990, il faut « aller deux fois plus vite », a-t-il rappelé, alors que la baisse des émissions au cours de ses cinq premières années a permis de surmonter le ralentissement économique causé par la pandémie de Covid-19.
Le Président de la République a fait quelques nouvelles annonces, comme une allocation immédiate de 700 millions d’euros par l’Etat pour construire treize RER métropolitains, soit plus que les dix projets initialement prévus. Mais il a affirmé que les projets coûteraient un total de 10 milliards d’euros.
Alors qu’il avait confirmé, dimanche, qu’il renoncerait à l’interdiction des chaudières à fuel pour ne pas laisser les espaces ruraux français « sans solutions », il s’est également fixé pour objectif de générer « un million de pompes à chaleur » par an dans le pays jusqu’à la fin de son mandat. en 2027, tripler le niveau actuel.
Surtout, il a abordé un point politiquement très délicat en cet automne dominé par l’inflation et la baisse du pouvoir d’achat : la valeur de l’électricité. En octobre, il annoncera une reprise du « contrôle », d’avoir des valeurs « qui ne donnent de visibilité ni aux familles ni à nos industriels » et d’être compétitif au niveau européen, a-t-il présenté sans préciser comment.
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Et en novembre, le dispositif de leasing de voitures électriques sera présenté à cent euros par mois, ce qui débutera avec seulement quelques dizaines de milliers de voitures en 2024 pour laisser le temps au secteur français et européen de développer sa force opposée aux modèles chinois.
Ces publicités s’inscrivent dans une stratégie qu’Emmanuel Macron a tenté de rendre lisible.
Selon lui, les plans écologiques devraient s’inscrire dans la politique de réindustrialisation de la France, à travers le verdissement et, en particulier, l’électrification du transport maritime et de l’industrie, et servir l’objectif de souveraineté pour réduire la dépendance aux importations.
Dans le même temps, cette écologie devra être « accessible et juste », a préconisé le président, assurant qu’elle cherche à « accompagner les territoires et les autres peuples les plus fragiles ». Primer Renov », il a assuré que « les familles les plus modestes mais aussi les familles moyennes » seront « mieux accompagnées ».
Au niveau européen, il a prévenu qu’il souhaitait que les dépenses destinées à la transition écologique ne soient pas prises en compte dans la comptabilisation du déficit et de la dette. « La France aura du mal à avoir une grande stratégie d’investissement », a-t-il déclaré.
Selon son entourage, cette présentation est l’aboutissement de la série introduite par Emmanuel Macron entre les deux tours des élections présidentielles. Lors d’une assemblée à Marseille, il a promis que son Premier ministre de longue date serait « directement coupable de planification verte » pour approuver « deux fois plus vite » la réduction des émissions de gaz à effet de serre de 55% d’ici 2030.
Le deuxième quinquennat « sera vert ou il ne le sera pas », a déclaré celui dont le premier mandat a déçu les défenseurs de l’environnement et tente de rallier les électeurs de gauche opposés à Marine Le Pen.
Élisabeth Borne a orchestré les tables qui ont permis d’identifier secteur par secteur – transports, industrie, agriculture. . . – l’effort nécessaire pour atteindre les objectifs de décarbonation de la France, et cinquante « leviers » pour les atteindre.
Sept milliards d’euros supplémentaires ont été alloués à la transition écologique jusqu’en 2024.
Le premier ministre a ensuite présenté les grandes lignes de ce plan aux chefs de parti et à la société civile la semaine dernière. Si les écologistes la jugent « lucide », ils demandent à passer des paroles aux actes et à financer cette tâche titanesque au-delà de 2024.
Emmanuel Macron a évoqué un programme pluriannuel, mais sans avancer de chiffres. Et bien qu’il ait montré l’épuisement du charbon en 2027, il a donné une date pour l’épuisement d’autres combustibles fossiles – tels que le pétrole et les combustibles – qui est exigé par des organisations telles que Greenpeace.
Avec AFP