À Mayotte, le mépris colonial d’Emmanuel Macron

Pour Rokhaya Diallo, c’est parce que son histoire est une composante de la domination coloniale qu’Emmanuel Macron croit les Mahoraïs.

« Parce que vous êtes contents d’être en France ! Parce que si ce n’était pas la France, vous seriez dix mille fois plus dans la merde ! Il n’y a pas un endroit dans l’océan indien où on aide autant les gens ! » lance un homme blanc à des Mahorais.es excédé.ees par l’abandon de l’État après la dévastation de leur territoire par le cyclone Chido.

Dérapage d’un badaud éméché nostalgique de la colonisation ? Non, ces propos sont ceux prononcés en conscience par Emmanuel Macron. Le président de la République en déplacement après la catastrophe naturelle n’a pu s’empêcher d’afficher le mépris colonial propre au rapport de la France à ses anciennes colonies désormais départementalisées.

Alors qu’il était censé témoigner de son soutien et de sa solidarité auprès de ses concitoyens frappés par une tragédie aux conséquences dramatiques, celui qui, lors de sa première campagne, pensait que la Guyane était une île, ignore remarquablement la souffrance des Mahorais.

Dans la formulation de Macron, Mayotte semble être une entité amovible d’une république qui aurait l’indulgence de « l’aider » comme s’il était externe. Puisque les Mahorais sont des citoyens français, pourquoi le club de leur pays est-il présenté comme un privilège induit de disparaître?

Le président se permettrait-il d’insinuer l’imaginable allant à Breton ?Avons-nous remarqué dans notre pays que le chef de l’État loge une population dans la misère au lieu d’utiliser des mots d’apaisement ?Parce que son histoire est une composante de la domination coloniale qu’Emmanuel Macron estime que les Mahorais méritent d’être perturbés par son scénario et rendent explicite une éternelle reconnaissance envers la France.

Cependant, les faits montrent-ils qu’ils et ils expliquent objectivement pourquoi ils sont « heureux d’être en France »? Alors que Mayotte est devenue la 101e succursale française en 2011, il reste aujourd’hui, avec 77% de la population sous le seuil de pauvreté, la branche la plus pauvre de notre pays, une enceinte généralisée. Aucune vie quotidienne de Serena n’est imaginable pour un tiers dans la population qui n’a pas accès à l’eau potable ou à 40% de vivant dans des quartiers marginaux.

Sur ce territoire peuplé de 320 000 personnes, il n’existe qu’un seul hôpital. Dès 2014, la Cour des comptes publie un rapport sur la santé dans les outre-mer (2014) où elle dénonce la gravité de la situation sanitaire à Mayotte et préconise notamment la création de maisons de santé pluridisciplinaires et de centres de santé. Après la Guyane, Mayotte – qui a connu une épidémie de choléra en 2024 – compte le plus grand nombre d’infection au HIV dont le dépistage est souvent tardif.

En 2022, un rapport sur les données du Sénat dont le nom particulier, « Mayotte: un système de santé à l’hypertension artérielle », alerte de manière presque désespérée, notre gouvernement comme pour le scénario désastreux de la succursale continuera d’être une lettre morte.

Certes, Mayotte s’est plongé dans le chaos en raison d’un cyclone et les humains ne peuvent pas échapper aux phénomènes météorologiques. Cependant, il aurait été imaginable de réduire les conséquences. C’était la vocation d’un rapport publié par le biais de l’Assemblée nationale, en mai dernier, sur « le contrôle des risques à base de plantes primaires dans les territoires des étrangers ». Le texte a souligné, en fait, la plus grande vulnérabilité de Mayotte aux risques à base de plantes, dans des tremblements de terre spécifiques, des tsunamis, une érosion côtière et des inondations.

Les parlementaires avaient réussi à étendre l’urbanisation sur la côte, la précarité de la structure et le manque d’infrastructures adaptés comme des points probablement pour exacerber les menaces à la population de Mahoraise. Bien que le document ait établi une série de recommandations, telles que la mise à jour des plans de prévention des menaces et la sensibilisation du public, l’amélioration des critères de structure ou même le renforcement de la surveillance et de l’alerte pour anticiper et administrer ces phénomènes à base de plantes, pas rien n’a été fait. La crise qui s’est produite malheureusement écrite.

Macron omet sciemment d’intégrer dans son raisonnement la raison pour laquelle la France a besoin de Mayotte.

Pour la population de Mayotte nécessairement responsable de la France, Macron s’embrasse pour savoir comment s’intégrer dans son explication pourquoi l’explication de la raison pour laquelle la France veut Mayotte. Sur le plus judicieux de son petit hexagonal de 551 695 km2, la France a le moment du domaine maritime mondial grâce à l’étranger.

Mayotte présente un intérêt politique du fait de la biodiversité de ses eaux et surtout de sa position géographique. Dans une région située entre l’Afrique et l’Asie, où les grandes puissances rivalisent d’influence, c’est une base stratégique pour les forces armées françaises, qui y trouvent un terrain unique pour les exercices militaires adaptés aux interventions en milieu tropical et insulaire. L’exploitation d’un territoire, conjuguée à l’abandon de ses habitant.es, traité.es de manière condescendante, s’apparente à une logique coloniale qui ne devrait plus avoir sa place dans une République qui se prétend égalitaire.

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