Las de la grisaille parisienne, c’est au soleil de Brégançon qu’Emmanuel Macron est allé chercher les mots qu’il adressera aux Français ce mardi 31 décembre au soir … « Ce sont ses premiers vœux en tant que Président qui préside », nous confie l’Élysée. Une drôle de formule pour décrire un drôle de statut. Pour la première fois depuis son élection en 2017, le Président n’a plus les mains libres pour diriger le pays. Même la mise en « majorité relative » en 2022 avait permis à son camp de dominer l’échiquier politique. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Du coup, que dire du haut de cette position insolite ? Quel bilan tirer de l’expérience que vit la France ? Mais surtout quels projets annoncer sans marcher sur les plates-bandes de Matignon ? Le tout après avoir déjà pris la parole il y a trois semaines au lendemain de la chute du gouvernement Barnier…
« Classiquement l’idée est de revenir sur les réussites de l’année, et aussi les difficultés, le plus lucidement possible », table un conseiller. Emmanuel Macron devrait donc avoir à cœur d’évoquer le succès des Jeux Olympiques. Ils sont pour le Président l’incarnation de sa vision optimiste de l’avenir : « Il y a un perdant : c’est l’esprit de défaite. […] Tous ceux qui n’ont pas cru aux Jeux se sont trompés, dans l’organisation comme dans le sport. Ce qui m’a ému, au fond, c’est la capacité d’enthousiasme et d’émotion des Français devant le dépassement », avait-il déjà déclaré dans les colonnes de L’Equipe. Le chantier enfin achevé de Notre-Dame devrait aussi être convoqué par la plume présidentielle afin de démontrer que lorsqu’il y a une volonté, il y a un chemin. L’idée d’un peuple de bâtisseurs qui peut se relever de tout devrait d’ailleurs être le fil rouge de l’intervention télévisée. Voilà pour les réussites.
En ce qui concerne les difficultés, le président peut à nouveau être confronté à sa résolution de dissoudre l’assemblée. Cette résolution, « Beaucoup me l’ont reproché et je sais, beaucoup continuent à me le reprocher. C’est un fait et c’est de ma responsabilité », déclarait-il déjà le 5 décembre depuis l’Elysée. Cela se produira-t-il davantage cette fois-ci, alors que les premiers pas de son nouveau Premier ministre ne sont pas rassurants ?
Emmanuel Macron définira en outre « quelques grands défis et perspectives », nous explique l’Élysée. Reconstruire Mayotte pourrait arriver en tête de la liste. Le Président a déjà envoyé un message de soutien aux habitants de l’île sinistrée, via un post sur X, le 24 décembre au soir.
Difficile, en revanche, pour Emmanuel Macron d’évoquer les autres crises qui minent le pays comme la crise agricole, la crise budgétaire et les plans sociaux qui se multiplient… Le Président se posera ce soir « davantage (en) garant qu'(en) gouvernant » selon les mots de l’un de ses conseillers.
Un chef d’Etat « garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité territoriale et du respect des traités conclus par l’intermédiaire de la France », évoquant les questions de politique étrangère et dans le scénario spécifique de la Syrie. Il s’est récemment entretenu avec le roi de Jordanie et le président de l’Égypte à ce sujet.
Mais Emmanuel Macron doit également être le père du bon fonctionnement des institutions, dans un contexte dans lequel son Premier ministre n’a pas réussi à étendre la base politique constituée par Michel Barnier et qui est déjà menacée d’un mouvement de censure. Une nouvelle menace de fossé, Emmanuel Macron, une fois qu’un message est retourné à toutes les forces politiques républicaines et au PS en particulier, leur demandant de ne pas démolir François Bayrou pour offrir une certaine stabilité au pays. Préside « et son Premier ministre qui cherche à gouverner se réunira vendredi pour un premier conseil des ministres. La dernière année de comparution.