Agnès Buzyn démêle tout : son SMS avec Emmanuel Macron et Édouard Philippe révélé

Le Journal préparé par Agnès Buzyn de janvier à juin 2020 est disponible en librairie. L’ancien ministre de la Santé montre ses données sur le contrôle catastrophique de la crise du Covid-19 à travers le gouvernement d’Édouard Philippe. Le médecin de 60 ans montre également certains de ses échanges avec le président de la République et le Premier ministre, tout en les avertissant de la menace de pandémie.

Agnès Buzyn n’a pas dit son dernier mot : ce mercredi 27 septembre, l’ancienne ministre de la Santé a publié son Journal, écrit de janvier à juin 2020. Quand il a commencé à l’écrire, il faisait encore partie du gouvernement d’Édouard Philippe, mais il a déclaré que ses nombreux avertissements au Premier ministre et au président de la République, Emmanuel Macron, avaient été ignorés. Celui qui travaillait pour l’OMS expose dans les SMS des composants échangés avec le duo alors à la tête de l’exécutif, selon Paris Match, qui avait accès aux smart sheets. Le premier message de l’hématologue au chef du gouvernement date du 11 janvier 2020 et dit : « Je me permets de vous alerter sur une épidémie à Wuhan, en Chine, qui sévit depuis quinze jours et vient de causer un premier décès. »La réaction du maire du Havre : « Eh bien, merci. Restez à l’écoute pour les dernières discussions qui progressent bien.

Quelques jours plus tard, Agnès Buzyn informe par SMS le locataire de Matignon et Emmanuel Macron qu’un premier cas de ce qui est véritablement Covid-19 vient d’être détecté à Bordeaux. Vu. Ça va prendre de la place. . . » répondit Edouard Philippe. Selon l’auteur, d’autres SMS du même type sont malheureusement restés sans réponse. Alors qu’il est en pleine croisade électorale pour la mairie de Paris, l’ancien ministre écrit au chef du gouvernement. Vous voir sur une photo sur Instagram avec Delfraissy me rend fou [. . . ] C’est complètement déplacé, et si vous l’acceptez toujours, prenez une décision », implore la France, alors que la France se prépare à un confinement strict.

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C’est en février qu’Emmanuel Macron a appelé Agnès Buzyn pour parler pendant 40 minutes de la situation qui allait s’aggraver. Puis il explique que l’épidémie « va générer des cas graves et que son évolution est illusoire ». La précaution ne sera pas appliquée dans les endroits les plus sensibles de l’État. Le 16 mars 2020, Agnès Buzyn réitère, désespérée par l’inaction du gouvernement, qu’elle croit toujours que des élections municipales peuvent avoir lieu. Je sais que vous êtes dans une assemblée pour la série de moments. C’est fou ! Ne nous forcez pas à faire un tambour rond de moments où le scénario est si sérieux. Nous avons été assez ridicules comme ça [. . . ] Je sais que vous ne vous souciez pas de mon opinion. « Pendant des semaines, cependant, honnêtement, toutes les têtes de liste à Paris doivent être plus raisonnables », a-t-il écrit à nouveau. Édouard Philippe lui répond en début de soirée et se veut beaucoup moins alarmiste : « Votre opinion compte. Et cela m’a importé. Et nous allons probablement nous débarrasser de cette question. (. . . ) C’est idiot de regarder la scène, mais garder tout le monde dans la tente est également vital. . .  »

Bouleversée, Agnès Buzyn répond qu’elle en a assez d’entendre parler des élections. Juin suffit, il durera un an. En fait, je suis très triste parce que vous ne m’avez pas écouté reporter ces élections que j’ai vécues comme un « cette croisade a été une douleur pour moi parce que je n’aurais pas pris les mêmes décisions que vous et tellement j’ai senti le danger toutes ces semaines ».

Rétrospectivement, le prédécesseur d’Olivier Véran admet qu’il était difficile de prévoir le danger que représentait déjà le coronavirus en janvier. « C’est très compliqué pour un politicien de s’impliquer dans une dynamique épidémique. D’autant plus que cela ne s’est jamais produit depuis la « grippe de 1918 », a-t-il déclaré dans son témoignage de 496 pages. Mais « parce qu’alors on n’a pas d’immunité, parce qu’on n’a pas de vaccin, parce que la mortalité est énorme : 1%, soit cent fois plus que la grippe », ce qu’elle dit au président lors d’un appel téléphonique : elle sait ce qui attend les Français.

Crédit photo : Giancarlo Gorassini/Bestimage

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