Le Canada a considérablement augmenté ses revendications territoriales dans l’Arctique, une décision qui semble avoir été une réaction aux revendications déposées l’année dernière par l’intermédiaire de la Russie, selon un expert.
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Dans un document soumis à l’ONU le 19 décembre, le gouvernement fédéral soutient que ses connaissances géologiques et géophysiques lui donnent beaucoup plus de kilomètres qu’il ne l’aurait imaginé dans sa dernière évaluation il y a trois ans.
Plus précisément, ces connaissances démontrent « que le plateau arctique central est une extension de la masse terrestre du Canada et, à ce titre, représente une composante végétale de sa marge continentale », soutient le Canada dans cette annexe, qui sert de complément à ses « communications partielles » de 2019. » document.
La nouvelle carte couvre les formations géologiques contestées à travers la Russie et, dans certains cas, le Danemark, et ajoute la chaîne de montagnes Lomonosov. Long de près de 2000 km, le massif relie les territoires limitrophes des 3 pays. La dernière carte grimperait deux millions de kilomètres jusqu’au plateau continental du Canada.
« Pourquoi agrandissons-nous soudainement la revendication ?Je ne peux pas dire qu’en l’espace d’un an, nous avons des nouvelles cliniques beaucoup plus complexes sur l’état des fonds marins », a déclaré Frédéric Lasserre, professeur de géographie à l’Université Laval.
La réponse réside dans deux éléments, selon l’expert : la détérioration continue des relations avec la Russie, ainsi que ses nouvelles revendications, établies en 2021, qui élèvent son territoire convoité de plus de 700 000 km2, atteignant ainsi la zone économique exclusive du Canada.
M. Lasserre voit « le geste que le Canada vient de faire » comme « une réaction au geste fait par la Russie en 2021 ».
« Mon interprétation est que nous avons dû restreindre les revendications en 2019 pour ne pas avoir l’air trop gourmand », M. Nous sommes en colère contre la prolongation de la revendication russe en 2021, et soudain, nous avons laissé passer leur folie d’une certaine manière et nous nous sommes laissés passer librement à des revendications beaucoup plus larges.
La professeure Andrea Charron, de l’Université du Manitoba, n’est pas d’accord.
Selon elle, la technique du Canada ne devrait avoir aucun lien avec la demande de la Russie, il n’y a pas de préférence pour « répondre » politiquement : elle devra être interprétée comme un processus complètement clinique, dépourvu d’intérêts politiques ou partisans.
« Les deux choses sont absolument séparées. Nous avons affaire à des scientifiques qui s’en tiennent à un processus de l’ONU, alors j’aurais lu quelque chose de mal à cela », a déclaré le directeur du Centre d’études sur la défense et la sécurité.
Dans un courriel envoyé vendredi, Affaires mondiales Canada a expliqué qu’« en élargissant le domaine de chevauchement avec la Fédération de Russie, le Canada s’assure d’être favorablement positionné pour des négociations à long terme sur les limites de son plateau continental étendu dans l’océan Arctique ».
La Direction assure que « le Canada demeure fermement engagé à exercer ses pleins droits souverains dans l’Arctique » et que « la définition des barrières maritimes du Canada est un précédent du gouvernement ».
En fin de compte, il appartiendra à la Commission des limites du plateau continental des Nations Unies d’évaluer, d’un point de vue purement clinique, le bien-fondé des revendications du pays de séparer l’Arctique et ses riches ressources sous-marines.
C’est une longue procédure qui est loin d’être terminée. Les experts estiment que la Commission ne pourrait le faire que dans un délai d’au moins 10 ou 15 ans.
Ainsi, quelle que soit la décision de l’ONU sur les mérites cliniques des uns et des autres, elle n’a pas la force de tracer des frontières : ce sont les États concernés qui devront assumer la tâche.
Jusque-là, le pays en question dans la région est lâche pour répondre à leurs demandes, aussi « maximalistes » soient-elles.
« Les deux capitales [Moscou et Ottawa] se trompent en pensant que c’est ce que la commission va les reconnaître », a déclaré M. Tire.
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